Enjeu laïcité : affaire IUT de Saint Denis, enfin quelques réponses !

En mars 2014 Samuel Mayol était interviewé dans cette chronique à propos de l’enseignement technologique et de l’autonomie des universités (Autonomie des universités, enseignements technologique et professionnel : l’état des lieux ; des solutions iconoclastes. (1 et 2) 3 mars 2014). Un an plus tard, nous apprenions les persécutions dont il faisait l’objet alors même qu’en tant que directeur de l’IUT de Saint Denis il assumait pleinement sa fonction en demandant tout simplement que la loi et  la laïcité soient respectées dans l’établissement dont il avait la charge. Il dénonçait notamment de lourds dysfonctionnements pédagogiques dans l’un des départements de l’IUT. (A lire ou relire les chroniques de soutien à Samuel Mayol 1 et 2 et nombre d’articles dans la presse et sur le net). A noter un record de 33 plaintes pour menaces de mort, 2 tabassages, une main courante de l’université contre lui pour islamophobie, etc. A noter également, et par contre, le prix de la laïcité décerné par Manuel Wals en personne.

Mayol

Pourquoi M. Jean-Loup Salzman, Président de l’Université de Paris XIII n’était-il pas intervenu à l’époque des faits malgré, à la suite d’une enquête, un rapport très sévère de l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche) ? La question restait alors sans réponse. Rappelons également que, les années précédentes,  M. Mayol n’a fait l’objet ni de soutien administratif, au contraire, ni de protection policière malgré ces tabassages et ces nombreuses menaces de mort.

Quelques éléments, depuis, ont montré l’acharnement de M. Salzmann à l’encontre de Samuel Mayol, notamment en prononçant sa suspension, en engageant contre lui des poursuites disciplinaires et en lui interdisant l’accès aux locaux l’université dans des conditions plus que discutables, proches d’un abus de pouvoir caractérisé. D’autres personnels qui le soutenaient se sont également vus soumis à diverses tracasseries. La question de la position de M. Salzmann se posait alors en bien d’autres termes. Pourquoi  et comment également, alors que son mandat de Président de l’Université est échu, et donc de Président de la Conférence des Présidents d’Universités, a-t-il réussi à se faire nommer administrateur provisoire et donc à continuer de peser de tout son poids, en étant donc président tout en ne l’étant plus ? Alors même qu’il avait échoué à essayer de modifier les statuts de la Conférence des Présidents  afin de pouvoir briguer un autre mandat ?

Ces constatations et des éléments de réponse sont aujourd’hui apportés par un article de Jean-Paul Lilienfeld  intitulé “Le droit s’est arrêté à Saint Denis” et publié dans le numéro 24 d’avril 2016 du mensuel Causeur. Extraits :

“On comprend bien la rancœur de Monsieur Salzmann, visiteur du soir de François Hollande depuis 2012 sur les questions qui relevaient alors de Me Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, que l’on disait agacée de se voir court-circuiter ainsi.

Ce bâton de maréchal … ce maroquin tant espéré … lui  a échappé. Il n’a été ni ministre ni secrétaire d’Etat et ne le sera jamais. La vilaine affaire soulevée par Samuel Mayol a malencontreusement braqué sur lui un projecteur à la lumière suffisamment peu flatteuses pour qu’il soit écarté du poste convoité.”

Où on apprend également que l’affaire Mayol, dans laquelle la question de la laïcité à l’Université est quand même au centre (faut-il une fois de plus le souligner ?), est aussi instrumentalisée dans le cadre des rivalités entre Elysée et Matignon.

“Le point de rupture semble être une vision de la laïcité irréconciliable entre les laïques de Wals et ceux de Hollande ou de Bianco – qui préfèrent déclarer que les problèmes de laïcité n’existent pas dans les facs.”

On peut comprendre la rancœur d’un pseudo mandarin dont les ambitions sont ruinées et un esprit conséquent de vengeance. Mais un tel acharnement ne cache-t-il pas aussi autre chose ? Qu’en est-il de l’affaire de départ qui semble maintenant oubliée et qui a suscité menaces de mort et tabassages ? Qu’en est-il du prochain rapport de l’IGAENR ? La soif de vengeance explique-t-elle tout ?

Le Gypaète barbu.

Pour lire et relire les anciennes chroniques :
dans l’ordre chronologique : ici
dans l’ordre chronologique inverse : ici

**************************************

L’affaire n’étant pas terminée, il est encore possible de signer la pétition en faveur de Samuel Mayol ici :

A lire aussi :

Lettre du SNESUP (Syndicat National de l’Enseignement Supérieur) à A Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : “La prolongation de la suspension de Samuel Mayol “pourrait être constitutive d’un abus de pouvoir”

Quelques liens non dénués d’intérêt illustrant quelque peu la personnalité de Mr Salzmann :

https://histoiresduniversites.wordpress.com/2016/03/30/humiliation-pour-paris-13/

https://histoiresduniversites.wordpress.com/2015/03/17/salzmann-vertement-tance/

 

 

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Protected by WP Anti Spam