Fessenheim, que faire en cas d’accident nucléaire ? Réflexions sur un déni.

“Et toi, ma petite, as-tu compris ma tristesse ? Tu vas la porter aux gens, mais je ne serai peut-être plus là. On me trouvera sous la terre… Sous des racines… » Zinaïda Evdokimovna Kovalenka, résidente sans autorisation.” (La supplication, Svetlana Alexievitch)

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Fessenheim, ce dimanche 24 janvier. Concert du nouvel an pour toujours et toujours demander la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim. Beaucoup viennent de l’autre côté du Rhin redevenu frontière puisque, état d’urgence oblige, les dangereux terroristes venus d’Allemagne pour l’occasion n’ont pu passer le fleuve qu’en donnant leur nom et leur numéro de passeport aux quelques pandores recrutés pour l’occasion.

FessenheimDans le quotidien L’Alsace ce jeudi 28 janvier 2016, un article intitulé “Que faire en cas d’accident nucléaire ?” L’article (édition abonnés) rend compte d’une réunion publique sur le renouvellement des pastilles d’iode et les mesures à prendre, évacuation notamment, en cas d’accident. Etaient invités les habitants dans un rayon de 10 kms autour de la centrale !!! Il est vrai que le nuage de Tchernobyl s’était judicieusement arrêté à nos frontières françaises !!! Les villes proches ne seront donc pas inquiétées et les conseils municipaux, qui dorment l’âme en paix, n’ont donc même pas à aborder la question !

Inutile de revenir sur les faits : vieille centrale bâtie sur une faille sismique, ayant atteint la limite d’âge (personne n’est obligé de croire au discours officiel de la grande sécurité résultant d’un entretien – réparations – permanent) et se refroidissant sur un canal dont, réchauffement climatique aidant, les capacités peuvent devenir insuffisantes tout en étant directement très délétère sur l’environnement. La manne financière tombant sur la région contribue certainement à assurer le déni à l’origine des discours pro centrale. Sans oublier les arguments sur l’emploi.

Il est alors bon de relire, ou tout simplement de lire, Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015 (La supplication, Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse paru en édition de poche). A condition que le déni ne conduise pas à un autodafé mental. Les témoignages recueillis par l’auteure, et qui constituent l’ouvrage, montrent justement comment ce déni, des politiques, des institutions, des scientifiques et des travailleurs, a pu jouer avant, pendant et après l’explosion de la centrale de Tchernobyl. Ils montrent aussi, en plus de ce déni, la résignation à la mort des liquidateurs et autres travailleurs œuvrant sur et autour de la centrale après l’explosion (dont un certain nombre étaient, il faut le souligner, de recrutement forcé). Ils montrent aussi, et peut-être surtout, comment une population, elle aussi résignée à ses souffrances et à sa mort, reste attachée à sa région au point de refuser d’en partir, de continuer à vouloir y vivre au point d’y revenir parfois après une évacuation forcée, alors même qu’elle est définitivement mortifère.

A vos réflexions !

 

La supplication, quelques extraits :

“Si tout le monde était intelligent, il n’y aurait pas eu de sots. La centrale brûlait ? Et alors ? L’incendie est un phénomène temporaire. Personne n’avait peur. Nous ne connaissions pas l’atome. Je vous le jure sur la sainte Croix ! Et nous vivions tout près de la centrale : à trente kilomètres à vol d’oiseau. À quarante par la route. C’était très bien. On prenait le bus pour y aller. Ils étaient approvisionnés comme les magasins de Moscou. Du saucisson bon marché et de la viande à tout moment dans les magasins. C’était le bon temps !

Aujourd’hui, il ne reste que la peur… On prétend que les grenouilles et les moustiques survivront, mais que les gens mourront tous. Que la vie continuera sans les humains. Ce sont des contes et des racontars, mais il y a des crétins qui aiment les écouter. Et pourtant, il n’y a pas de conte sans une parcelle de vérité. C’est une vieille chanson…”
Anna Petrovna Badaïeva, résidente sans autorisation.”

“Notre régiment fut réveillé par le signal d’alarme. On ne nous annonça notre destination qu’à la gare de Biélorussie, à Moscou. Un gars protesta – je crois qu’il venait de Leningrad. On le menaça de cour martiale. Le commandant lui dit, devant les compagnies rassemblées : “Tu iras en prison ou seras fusillé.” Mes sentiments étaient tout autres. À l’opposé. Je voulais faire quelque chose d’héroïque. Comme poussés par une sorte d’élan enfantin, la plupart des gars pensaient comme moi. Des Russes, des Ukrainiens, des Kazakhs, des Arméniens… Nous étions inquiets, bien sûr, mais gais en même temps, allez savoir pourquoi !
Eh bien, nous y sommes allés, à la centrale. Chacun d’entre nous a reçu une blouse et une calotte blanche et un masque de gaze. Nous avons nettoyé le territoire. Une journée, nous travaillions en bas, à sortir les décombres et gratter des surfaces, et une journée en haut, sur le toit du réacteur. À la pelle. Les robots ne fonctionnaient plus, les appareils et les machines devenaient dingues, mais nous travaillions. Et nous en étions fiers !”
Un soldat

“J’y suis allé… Je pouvais l’éviter, mais je me suis porté volontaire. Dans les premiers jours, je n’ai pas rencontré de gens indifférents. Ce n’est que par la suite que j’ai vu des yeux vides… Lorsque tout le monde s’est habitué. Décrocher une décoration ? Des privilèges ? Des bêtises ! En ce qui me concerne, je n’avais besoin de rien. Un appartement, une voiture, une datcha… J’avais déjà tout cela. En fait, il s’agissait d’une affaire d’hommes. Les vrais hommes ne refusent pas les missions vraiment dangereuses. Les autres ? Ils restent dans les jupes de leurs femmes… Pour l’un, sa femme doit accoucher ; l’autre a des enfants en bas âge ; le troisième souffre de brûlures d’estomac… On lançait une bordée de jurons, et on y allait.
Nous sommes retournés chez nous. J’ai enlevé tous les vêtements que je portais et les ai jetés dans le vide-ordures. Mais j’ai donné mon calot à mon fils. Il me l’a tellement demandé. Il le portait continuellement. Deux ans plus tard, on a établi qu’il souffrait d’une tumeur au cerveau… Vous pouvez deviner la suite vous-même. Je ne veux plus en parler.”
Un liquidateur

“Un groupe de scientifiques est arrivé en hélicoptère. Ils portaient des vêtements spéciaux de caoutchouc, des bottes hautes, des lunettes de protection. Comme pour un débarquement sur la Lune… Une vieille femme s’est approchée de l’un d’eux.

Qui es-tu ?

  • Un scientifique.
  • Un scientifique ? Voyez comment il est affublé. Et
    nous alors ?

Elle l’a poursuivi avec un bâton. Je me suis dit à plusieurs reprises que l’on finirait par faire la chasse aux savants pour les noyer, comme au Moyen Âge.”
Arkadi Filine, liquidateur

“Monologue à deux voix pour un homme et une femme
Nina Konstantinovna et Nikolaï Prokhorovitch Jarkov. Il enseigne le travail manuel et elle, la littérature.

Elle :
« J’entends si souvent parler de la mort que je ne vais plus aux enterrements. Avez-vous entendu des conversations d’enfants sur la mort ? En sixième, ils se demandent si cela fait peur ou non. Il n’y a pas si longtemps, à leur âge, ils voulaient savoir comment naissent les bébés. Maintenant, ils s’inquiètent de savoir ce qui se passerait après une guerre atomique. Ils n’aiment plus les œuvres classiques : je leur récite du Pouchkine et ils me regardent avec des yeux froids, détachés… Un autre monde les entoure… Ils lisent de la science-fiction. Cela les entraîne dans un monde différent, où l’homme se détache de la terre, manipule le temps… Ils ne peuvent pas avoir peur de la mort de la même manière que les adultes… Que moi, par exemple. Elle les excite comme quelque chose de fantastique.
Je réfléchis à cela. La mort tout autour oblige à penser beaucoup. J’enseigne la littérature russe à des enfants qui ne ressemblent pas à ceux qui fréquentaient ma classe, il y a dix ans. Ils vont continuellement à des enterrements… On enterre aussi des maisons et des arbres… Lorsqu’on les met en rang, s’ils restent debout quinze ou vingt minutes, ils s’évanouissent, saignent du nez. On ne peut ni les étonner ni les rendre heureux. Ils sont toujours somnolents, fatigués. Ils sont pâles, et même gris. Ils ne jouent pas, ne s’amusent pas. Et s’ils se bagarrent ou brisent une vitre sans le faire exprès, les professeurs sont même contents. Ils ne les grondent pas parce que ces enfants ne sont pas comme les autres. Et ils grandissent si lentement. Si je leur demande de répéter quelque chose pendant le cours, ils n’en sont même pas capables. Parfois, je dis juste une phrase et leur demande de la répéter : impossible, ils ne la retiennent pas… Alors, je pense. Je pense beaucoup. Comme si je dessinais avec de l’eau sur une vitre : je suis seule à savoir ce que représente mon esquisse. Personne ne le devine, ne l’imagine.”

“Je travaillais à l’inspection pour la préservation de la nature. Nous nous attendions à recevoir des ordres, mais ils ne venaient pas. Parmi le personnel de l’inspection, il n’y avait presque pas de professionnels, en particulier dans la haute direction : des colonels en retraite, des anciens fonctionnaires du parti, à la retraite ou indésirables. Des types qui avaient commis des fautes et qu’on envoyait chez nous, à remuer la paperasse. Les gens ont réellement commencé à en parler après une intervention publique, à Moscou, de notre écrivain biélorusse Aies Adamovitch qui a sonné le tocsin. Comme ils le détestaient ! C’était totalement irréel. Leurs enfants vivaient là, leurs petits-enfants, mais ce n’étaient pas eux, mais l’écrivain qui criait à la face du monde : Sauvez-nous ! L’instinct de préservation aurait dû prévaloir, mais, lors des réunions du parti et même dans des conversations privées, ils exprimaient leur indignation contre ces “écrivaillons” : “De quoi se mêlent-ils ? Ils laissent aller leur langue ! Il y a les ordres ! La subordination ! Et puis, qu’est-ce qu’il y comprend, celui-là ? Il n’est pas physicien. Il y a tout de même le Comité central ! Le secrétaire général !” C’est à ce moment que j’ai réellement compris pour la première fois ce qu’avait été l’année 1937. Comment tout cela avait pu se passer…
Au moment de Tchernobyl, j’avais une idée idyllique des centrales nucléaires. À l’école, à l’institut, on nous apprenait que c’étaient des “usines fantastiques qui fabriquaient de l’énergie à partir de rien”, où des gens en blouses blanches, assis devant de grandes consoles, appuyaient sur des boutons. L’explosion de Tchernobyl a eu lieu alors que notre conscience n’y était pas préparée. De plus, il n’y avait aucune information. Nous recevions des montagnes de papiers avec la mention “strictement confidentiel” : “garder secrètes les informations sur l’accident”, “garder secrètes les informations sur les résultats du traitement des malades”, “garder secrètes les informations sur le degré de contamination radioactive du personnel ayant participé à la liquidation”…”
Zoïa Danilovana Brouk, inspecteur de la préservation de la nature

Tous sur les ponts (du Rhin)

Fukushima Fessenheim

Il n’est pas sûr au vu des derniers échos qui nous parviennent que nous aurons la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et encore moins celle d’autres centrales au terme de la loi sur la transition énergétique si tant est qu’elle s’appellera ainsi. Il vaut mieux le savoir avant d’aller voter. A ce propos, comment se fait-il que les candidats aux élections municipales de Mulhouse fassent silence sur cette question ? Ne sommes-nous par concernés ? Qui va nous distribuer de l’iode ? Où sont d’ailleurs les stocks nécessaires ?
Non seulement le lobby nucléaire est loin d’avoir cessé son activisme intense à l’instar de Henri Proglio, PDG d’Edf, qualifié par Delphine Batho de « ministre fantôme de l’énergie », il a ses soutiens au sein même du gouvernement. A coup de modifications des éléments de langage et de changement de critères temporels, il risque d’en aller sur cette question comme de celle de l’inversion de la courbe du chômage où contre toute évidence a été maintenue jusqu’au bout une affirmation dont on savait pertinemment qu’elle ne sera pas tenue.

Le Monde écrivait récemment :

« M. Martin, ministre de l’écologie, a beau avoir l’énergie dans son portefeuille, le dossier est directement piloté par l’Elysée qui organise des réunions où sont aussi conviés Pierre Moscovici (économie), Bernard Cazeneuve (bugdet) et Arnaud Montebourg (redressement productif).
Décidé à faire de la France un pays « sobre en carbone » et à diversifier son mix énergétique – notamment en faisant monter en puissance les énergies renouvelables –, M. Hollande s’est engagé à réduire de 75 % à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2025 et à fermer la plus ancienne centrale française, Fessenheim, en Alsace. Autant de promesses saluées par Europe Ecologie-Les Verts qui, du coup, parie sur la fermeture d’une vingtaine de réacteurs.
Le plan concocté à l’Elysée risque fort de les décevoir. Son principe reprend l’esprit de l’une des phrases du discours prononcé en septembre 2013 par le chef de l’Etat, lors de la deuxième conférence environnementale : « La loi sur la transition énergétique se bornera à poser le principe d’un plafonnement à son niveau actuel de notre capacité de production nucléaire. »
Nombre d’observateurs ont considéré alors que le président de la République précisait les choses concernant la fermeture des deux réacteurs alsaciens – prévue fin 2016, mais compensée par la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche). En réalité, la démarche se veut plus large. »
Cf Le Monde : Nucléaire : les manœuvres de l’Elysée

C’est là que la question du changement de langage refait son apparition :
1° Il n’a jamais été dit que des centrales nucléaires fermées ne seraient pas remplacées par d’autres centrales nucléaires d’autres générations :

« Plusieurs autres centrales pourraient être fermées, celles dont le prolongement au-delà de quarante ans coûterait trop cher à EDF sommé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de les mettre aux normes post-Fukushima. « Nous savons bien que l’ASN mettra son veto au prolongement de certains réacteurs, sauf à y réinvestir des sommes énormes. Autant devancer, par conséquent… », confirme un industriel proche du dossier.
Des centrales stoppées donc, mais remplacées, sur les mêmes sites (ce qui permet de bénéficier du réseau des lignes à haute tension déjà en place), par des EPR de troisième ou quatrième génération, afin de maintenir une puissance du parc constante. Quant à la chute à 50 % de l’atome dans le mix électrique d’ici à 2025, le raisonnement du PDG d’EDF, Henri Proglio, a visiblement fait mouche auprès de plusieurs ministres : la part relative du nucléaire diminuera mécaniquement en raison de la hausse de la consommation d’électricité liée aux nouvelles technologies et à une population forte de 6 millions d’habitants supplémentaires”.

2) Remplaçons l’expression transition énergétique par stratégie bas carbone

“Cette confiance renouvelée dans l’atome permet, selon les arguments développés par les ministères de l’économie et du redressement productif, de continuer à booster la compétitivité du tissu industriel français grâce à un prix de l’électricité inférieur à celui de nos voisins européens. Qui plus est, la construction de nouveaux EPR va faire de l’Hexagone une vitrine pour les champions industriels de la filière nucléaire (Areva, EDF, Vinci, Alstom, etc.) en quête de marchés à l’exportation. « Enfin, explique un conseiller ministériel, l’atome s’inscrit parfaitement dans la logique de la transition énergétique puisque le nucléaire est une énergie qui n’émet pas de CO2. » Les éléments de langage ont été peaufinés : la loi sur la transition énergétique est ainsi devenue « une loi sur la stratégie bas carbone ».
Cf Le Monde même article

Consommez, consommez, faites fi des économies d’énergie, plus vous consommerez, plus, mécaniquement, la part du nucléaire baissera.

Aux arguments « économiques » viennent de s’ajouter des arguments juridiques. Notamment celui qui voudrait que la loi ne peut intervenir pour ordonner la fermeture d’une centrale pour un motif autre que de sécurité. Or l’on sait qu’officiellement la centrale de Fessenheim est “sûre”.

M. Jean-Michel Malerba, nouveau délégué général pour la fermeture de Fessenheim, a indiqué qu’un troisième motif de fermeture pourrait être la politique énergétique, à l’initiative de l’Etat… la réduction de la part du nucléaire à 50% à horizon 2025 relève de la politique énergétique.
Le ministre de l’Ecologie M. Philippe Martin a pour sa part déclaré que « la loi sur la transition énergétique prendra les dispositions pour que cette fermeture soit effective. Il est temps que les responsables politiques reprennent la main sur les décisions énergétiques de la France ».
Le lobby nucléaire a reçu sur ce plan un renfort juridique : Mounir Meddeb, Avocat à la Cour nous explique qu’ « une loi ne pourrait pas fonder la décision de fermer une centrale nucléaire pour des raisons politiques » :

« Dans l’esprit de M. Malerba et de M. Martin, il semble paraître évident qu’une loi est de nature à permettre la fermeture d’une centrale pour des motifs autres que la sécurité.
Rien pourtant ne semble moins évident.
Qu’une loi régisse les modalités d’une fermeture d’une centrale nucléaire et de son démantèlement pour des raisons liées à la sécurité, cela n’est pas contestable.
En revanche, ce qui est contestable, est qu’une loi décide de cette fermeture pour des motifs autres que la sécurité.
En effet, une telle loi viendrait ordonner la destruction d’un actif industriel, propriété d’une société privée pour des motifs politiques.
L’Etat est décisionnaire en matière de choix stratégiques concernant la politique énergétique en général et le mix énergétique en particulier.
A ce titre, l’Etat peut réorienter ses efforts en matière de financement, de recherche et développement ou de soutien vers telle ou telle filière.
L’Etat peut également accroitre les conditions pour autoriser la construction d’une centrale nucléaire ou même décider que, désormais, aucune autorisation ne sera octroyée pour la construction de telles centrales.

En revanche, par le biais d’une loi, l’Etat ne pourrait ordonner la fermeture d’une centrale parce que le mix énergétique doit être recomposé.
Une telle loi irait en effet à l’encontre du droit même de propriété tel que garanti constitutionnellement.

En effet, l’article XV II de la déclaration des droits de l’homme dispose que « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ».

Or, cette nécessité publique n’est pas démontrée. »
Source

C’est pas beau ça ? On nous affirme d’abord que la politique doit reprendre ses droits pour nous expliquer ensuite que ah mais non, elle ne peut pas toucher au droit sacré de la propriété privée.
Nous avons déjà souligné ici combien la politique ultralibérale a précisément consisté à priver la politique de ses attributs notamment dans le domaine économique. Pour ce qui est de la reprise en main de l’énergie par la politique, on attendra les lendemains d’élection pour voir ce qu’il en sera.

A Fukushima, cela fait trois années que la catastrophe n’en finit pas de finir. Il faut le rappeler sans cesse aux autruches qui nous gouvernent, la tête dans le sable.

Pour cela, rendez-vous sur les ponts du Rhin.

Pour toutes les infos, voir le flyer  : Flyers-mars-2014-7-ponts

Le bilan énergétique de la France

Je ne résiste pas au plaisir de faire connaitre ce graphique sur le bilan énergétique de la France tant il est éloquent et remet quelques réalités en place.

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Il montre en particulier, dans le domaine de l’énergie nucléaire, notre dépendance totale envers les approvisionnements à l’étranger bien souvent situés par ailleurs dans des zones de conflit. L’indépendance énergétique de la France est tombée de 30 à 9 % depuis 1970.
Le second constat n’est guère plus reluisant. Il concerne l’énorme gâchis que représente la production d’électricité par les centrales atomiques.

On trouvera le détail des explications faites en  vidéo par Benjamin Dessus, ingénieur et économiste sur le site de l’association Global Chance.

Il est suivi d’un second graphique qui ajoute au premier la dimension consommation par secteur d’activité.

PS: Le concert du Nouvel an pour l’arrêt de la Centrale de Fessenheim aura lieu le dimanche 12 janvier 2014.
Pour plus d’informations