Lettre ouverte à François Hollande et Angela Merckel pour la fermeture de la Centrale nucléaire de Fessenheim

Douze associations alsaciennes et du Pays de Bade, demandent dans une lettre ouverte à Angela Merkel et François Hollande qui se rendent le 7 octobre au Parlement européen à Strasbourg, à ce que le sort de la Centrale nucléaire de Fessenheim que le Président de la République avait promis de fermer avant la fin de son mandant soit dissocié du sort de l’EPR de Flamanville. En effet, le lien établi entre l’ouverture de l’un et la fermeture de l’autre ne se justifie aucunement et n’est qu’une argutie de plus pour retarder la décision.

On pourra lire ci-dessous l’intégralité de la lettre. Cliquez sur le texte pour l’agrandir.

Lettre_ouverte_de_12_associations_a_Francois_HollandeA télécharger ici

Une nouvelle aristocratie de l’argent, par François Hollande

« Une haute bourgeoisie s’est renouvelée. On est passé d’un patrimoine jusque-là détenu par l’actionnariat familial, et transmis par héritage, à un actionnariat managérial qui s’est lui-même autopromu, autorécompensé, auto-organisé et autosolidarisé. Or il s’est trouvé par un fait de circonstance – mais qui n’est pas sans conséquence sur le plan idéologique – que c’est au moment où la gauche arrivait aux responsabilités, en 1981, que cette mutation profonde du capitalisme s’est produite.
Une génération – celle issue des cabinets ministériels des années 1980, de gauche comme de droite – s’est retrouvée aux commandes d’entreprises parce que le capitalisme lui-même n’avait plus de dirigeants, faute de familles suffisamment nombreuses, faute de compétences assez solides. C’est l’appareil d’Etat qui a fourni au capitalisme ses nouveaux bataillons, ses nouveaux cadres, ses nouveaux dirigeants. Ainsi est apparue cette situation inédite où des hommes, des femmes – plus d’hommes que de femmes – issus de l’Etat, de la haute fonction publique, sont devenus non seulement des responsables d’entreprise – cela s’était déjà produit dans le passé –, mais aussi des détenteurs – en quelques années – de fortunes considérables. Venus d’une culture du service public, ils ont accédé au statut de nouveaux riches, parlant en maîtres aux politiques qui les avaient nommés.
Là est le fait nouveau. Un changement de hiérarchie s’est opéré dans l’ordre des pouvoirs : “Puisque nous, nous avons réussi, puisque nous, nous sommes les représentants du capitalisme mondialisé, nous savons aujourd’hui ce qu’il faut faire. Nous le savons mieux que vous.” Aux yeux de cette nouvelle aristocratie, l’argent est devenu une référence bien plus fiable des représentations sociales que le mode d’attribution du pouvoir politique. »
François Hollande, Devoirs de vérité, p. 159-160.
via Paul Jorion

 

Une analyse de bonne actualité, on en conviendra.  Mais insuffisante. La preuve ?  Elle est sans conséquence pour son auteur même, bien décidé à aller, n’en déplaise à son électorat et en profitant des crises, vers une politique à la Schroeder comme il l’avait annoncé aux Allemands en mai 2013.

Droit dans le mur !

Le quotidien Le Monde écrit aujourd’hui :

“Le président français a fait l’éloge des réformes du marché du travail menées en Allemagne par l’ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, jeudi 23 mai, à Leipzig, lors de la réunion du Parti social-démocrate allemand (SPD) qui célèbre ses cent cinquante ans, en présence de la chancelière Angela Merkel.

“Le progrès, c’est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l’emploi, pour anticiper les mutations industrielles, et c’est ce qu’a fait Gerhard Schröder ici en Allemagne et qui permet à votre pays d’être en avance sur d’autres”, a déclaré François Hollande, très applaudi.”

Au moins, c’est clair ! Nous voilà prévenus pour la suite. La déclaration aurait pu être celle de Nicolas Sarkosy. Ils partagent le même modèle, celui du recul de la solidarité, de la stigmatisation des pauvres et des chômeurs. Le SPD, échaudé, ne croit plus lui-même aux solutions à la Schroeder.

Encore un effort dans l’inconscience et nous serons bientôt dans le mur !