Source de la vidéo : Hebdomadaire La Vie
Voir aussi sur Le wagges notre article sur l’Eldorado malien
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On connaît cette curieuse propension à classer les riches et les célébrités. Un classement qui permet de savoir – si l’on peut parler de savoir – qui de Bill Gates ou de Waren Buffet a dépassé l’autre de quelques milliards.
Mais à côté du plus riche de l’année, il y a le plus riche de tous les temps. Celui qui les évince tous est en effet Musa 1er du Mali appelé aussi Mansa Musa.
« Cet homme né en 1280, qui régnait sur les actuels Ghana, et Mali, était à la tête d’une fortune estimée à 400 milliards de dollars à sa mort en 1337. D’où provenait une telle somme ? De la production considérable de sel et d’or qui représentait d’ailleurs plus de la moitié des réserves mondiales. Avec tout cet argent, qui sera dilapidé après sa mort par ses héritiers qui n’arriveront pas à empêcher des guerres civiles et repousser les envahisseurs, Mansa Musa a construit d’immenses mosquées qui existent encore aujourd’hui, près de 700 ans après sa mort”.
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Le sous-sol malien est toujours riche :
« Depuis les années 1990, les activités d’exploration et d’exploitation minière se multiplient et s’intensifient au Mali. Le pays attise les convoitises des grosses compagnies indépendantes, des entreprises multinationales et des puissances régionales et mondiales en raison de son fabuleux potentiel (bien documenté au cours des dernières décennies) en ressources minières et en hydrocarbures de grande qualité : l’or, la bauxite, l’uranium, le cuivre, le plomb, le zinc, le vanadium, le marbre, le calcaire, le phosphate, le fer, manganèse, le calcium, le gypse, l’étain, la platine, le lithium, le lignite, les sables de verrerie, la terre rare, le kaolin, le grenat, la calcédoine, la préhenite, le diamant, le pétrole, le gaz, etc. » , notait Many Camara chargé des relations internationales pour l’initiative citoyenne ARACF – Association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa dans un article de novembre 2009.
Le village de Faléa compte 21 hameaux se trouve au sud-ouest du Mali proche de la frontière vers le Guinée et le Sénégal. Cette partie de l’Afrique de l’Ouest est connue aussi pour être le château d’eau – la région des sources qui sont à l’origine des grands fleuve comme le NIGER et le SENEGAL. Une contamination des eaux de cette région peut avoir des conséquences inconcevables. D’où cette initiative citoyenne qui milite contre l’ouverture d’une mine d’Uranium dans la région et qui avait, en 2011, reçu la visite de Mmes Eva Joly et Michèle Rivasi.
Car, ajoutait Many Camara, dans la montée en puissance de l’exploration et de l’exploitation des ressources naturelles, l’uranium et la bauxite occupent désormais une place de choix.
« Le plus important potentiel d’uranium se trouve dans la Commune rurale de Faléa, située à l’Ouest du Mali, avec une estimation de 5000 tonnes sur un bassin Mali-Sénégal-Nord Guinée couvrant 150km2. Dans la région de Gao, au nord-est du Mali un gisement estimé à plus de 200 tonnes a été également découvert à Samit par la Bayswater Uranium Corporation qui a vendu sa licence portant sur1000 kilomètres carrés à la Cascade Resources Ltd. En outre, à Kidal, dans l’Adrar des Iforas, la compagnie minière australienne Uranium Limited (également présente au nord du Niger), a identifié un important gisement pour un investissement de 610 000 euros. L’exploitation couvrira une superficie de 19,930 km2. ».
Ces ressources ne sont certes pas encore en exploitation. André Bourgeot, chercheur au CNRS, spécialiste de l’Afrique saharo-sahélienne, précisait dans un chat du journal Le Monde, qu’il y avait parmi les enjeux géostratégiques de l’actuelle intervention française au Mali,
«les enjeux sur les ressources extractives, à savoir notamment le pétrole et le gaz sur le site de Taoudenni qui se trouve à cheval sur trois pays, Mauritanie, Mali et Algérie. Ensuite, l’uranium puisqu’il en a été découvert dans l’Adar des Iforas. Mais ces trois ressources extractives ne sont pas encore en état d’exploitation. En revanche, le Mali est le troisième producteur d’or sur le continent africain. Ce sont là les enjeux géostragégiques ».
Heureusement que « nous n’avons pas d’intérêt dans la région » (François Hollande).
Je suis, paraît-il, un anti-Fessenheim primaire. Je ne sais pas ce que cela veut dire, probablement parce que cela ne veut rien dire. Ah, oui, je ne suis pas du côté des ouvriers. L’argument selon lequel il faudrait poursuivre l’exploitation de la Centrale nucléaire de Fessenheim au nom de la préservation de l’emploi est d’une rare stupidité. A preuve simplement le fait qu’elle a été conçue pour 30 ans et que l’emploi y était dès le départ à durée déterminée. Tôt ou tard, elle fermera. Le plus tôt sera le mieux.
L’industrie nucléaire est celle du secret et du mensonge. Ne serait-ce que pour cette raison, elle est d’un autre temps.
Un an après la catastrophe de Fukushima, la page n’est pas tournée et il reste encore beaucoup de questions. D’abord sur son origine. On a essayé de la faire passer pour une catastrophe naturelle en raison de la présence d’un tsunami dont l’importance a été majorée au détriment de la cause première : un tremblement de terre auquel la centrale n’a pas résisté et elle ne l’aurait pas fait indépendamment du tsunami. C’est la conclusion de laquelle se rapproche une récente étude présentée, il y a quelques jours, à Berlin par l’Association allemande des Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW). Il s’agit bel et bien d’une catastrophe technologique au pays de la technologie. C’est là que se situe la rupture et en ce sens il y a un avant et un après Fukushima. Rappelons-nous que Tchernobyl nous avait été expliqué par l’incompétence qui régnait au pays de la bureaucratie soviétique. On nous avait déjà chanté la chanson de « ça n’arrivera pas chez nous »
Questions sur l’origine mais aussi questions sur les conséquences. On n’en a pas mesuré toute l’ampleur mais on sait qu’elles seront durables.
Un état de contamination chronique et pérenne de l’environnement
Voici ce qu’en dit Didier Champion, directeur de la crise à l’IRSN (Institut de radio-protection et de sûreté nucléaire) : «La contamination initiale liée à l’accident a fortement décru. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a plus, loin s’en faut. Aujourd’hui, et pour de nombreuses années, nous sommes dans un état de contamination chronique et pérenne de l’environnement ». « Il y a des risques d’exposition chronique, à des faibles doses, certes, mais qui peuvent s’accumuler au cours du temps si l’on n’y prend pas garde”, ajoute-t-il, insistant sur la nécessité de suivre la contamination d’un certain nombre de denrées alimentaires (fruits, lait, champignons, gibiers, poissons) ».
Questions sur l’origine, questions sur les conséquences mais aussi sur les leçons à en tirer.
« La catastrophe de Fukushima Daiichi a démontré que la théorie de sûreté nucléaire avancée par le secteur nucléaire est fausse. Les preuves historiques, Fukushima Daiichi, Tchernobyl et Three Mile Island, montrent qu’un accident nucléaire de grande ampleur peut se produire n’importe où dans le monde environ tous les dix ans. Cette succession d’accidents de réacteurs contredit l’assertion du secteur nucléaire selon laquelle de tels événements ne se produiraient qu’une fois tous les 250 ans.
Nous pouvons tirer encore et encore le même enseignement des accidents nucléaires : l’évaluation des risques du secteur nucléaire n’a pas pris en compte les failles institutionnelles, alors que le comportement de l’homme et des institutions est le facteur principal des accidents dans un réacteur. Une série de failles institutionnelles ont préparé le terrain de la catastrophe de Fukushima Daiichi, notamment un système d’autoréglementation du secteur industriel, sa suffisance et son attitude dédaigneuse envers les risques nucléaires ainsi que sa négligence des preuves scientifiques.
Le modèle d’autoréglementation par le secteur nucléaire est observé dans de nombreux pays dans le monde. De plus, la catastrophe de Fukushima Daiichi a montré que les allégations de sûreté du secteur nucléaire et de ses organes de régulation nationaux et internationaux sont fausses ».
Conclusion du rapport commandé par Greenpeace à trois experts indépendants.
Ajoutons quelques autres mensonges
Le mensonge de l’indépendance énergétique de la France
Les tenants du nucléaire avancent toujours trois types d’arguments : l’« indépendance énergétique » de la France, la performance française en termes d’émissions de CO2, le très faible coût du kWh nucléaire.
« Celui de l’indépendance énergétique est tout simplement faux : la France est tout aussi dépendante pour son approvisionnement d’uranium qu’elle l’est pour le pétrole, le charbon et le gaz. Loin d’atteindre 50%, notre indépendance énergétique réelle n’est que de 8,9%.
Les économies de CO2 de 40% en France qui seraient réalisées grâce au nucléaire sont très surestimées, puisqu’elles supposent que toute notre électricité non nucléaire serait produite à partir du charbon, ce qui n’est guère vraisemblable. C’est plutôt autour de 20% que se situe l’économie.
Le coût imbattable du nucléaire ? Oui, si l’on se contente de l’évaluation actuelle d’un nucléaire largement amorti (les réacteurs du parc français ont en moyenne 26 ans pour une durée de vie prévue de trente) en oubliant soigneusement de prendre en compte la réhabilitation indispensable de ce parc vieillissant, sa mise aux normes post-Fukushima et les frais de démantèlement des réacteurs mis au rebut, qui risquent de doubler ce coût. Même chose si l’on décide de passer à l’EPR, dont les coûts d’investissement atteignent chaque jour de nouveaux sommets ».
Tribune de Benjamin Dessus et Bernard Laponche, publiée par Le Monde mercredi 4 janvier 2012.
La dernière mine d’uranium située sur le territoire français a fermé en 2001. Actuellement, tout l’uranium utilisé en France provient de l’étranger. L’uranium qu’a produit le groupe AREVA NC en 2005 (plus de 6000 tonnes d’uranium soit 10 % de plus qu’en 2003) provient de sites situés à l’étranger, principalement au Canada, au Niger et au Kazakhstan.
« Grâce à une hausse de 36 % de sa production sur l’année, Areva est devenu en 2009, avec 8 623 t soit 17 % de la production mondiale (50 327 t), le premier producteur mondial d’uranium. Son objectif est d’atteindre une production de 12 000 t par an d’ici 2012. Sa production vient essentiellement de trois pays :
• le Canada, autour de deux gisements en exploitation et un en attente, tous situés dans le bassin de l’Athabasca, province de la Saskatchewan. Areva détient 70 % du site de McClean Lake, d’une capacité de 4 600 t par an, et 30,2 % de McArthur River, d’une capacité de 7 200 t par an environ. Areva détient également 37,1 % du gisement de Cigar Lake, d’une capacité estimée à 6 900 t par an, dont la mise en exploitation a été retardée suite à des effondrements et des inondations en 2006 et 2008, et n’est désormais pas envisagée avant 2013 ;
• le Kazakhstan, où Areva détient 51 % d’une société commune avec l’opérateur public national, Kazatomprom, qui exploite deux sites. Leur production dépasse 3 100 t en 2009 et pourrait selon Areva être portée à 4 000 t à compter de 2012 ;
• le Niger, où Areva détient 63,4 % de la société Somaïr, qui exploite les sites de la région d’Arlit, d’une capacité de 2 000 t et prochainement 3 000 t, et 34 % de la société Cominak, qui exploite les gisement de la région d’Akokan, d’une capacité de 2 000 t par an. Areva détient également 56,65 % de la société Imouraren SA destinée à exploiter le gisement du même nom, dont la capacité est estimée à 5 000 t et dont Areva vise de démarrer la production en 2013.
Hors de ces trois pays, les principaux projets d’Areva se concentrent sur l’Afrique, et plus précisément en Namibie, en République centrafricaine en en Afrique du Sud. Le groupe discute également un partenariat important en Mongolie.
Le développement des activités d’extraction d’uranium est d’une manière générale soumis à une pression croissante liée à l’opposition des populations et aux préoccupations de plus en plus fortes que suscitent ses impacts sur l’environnement (…). Areva est notamment confronté à ce problème au Niger. Mais la liste des pays dans lesquels la France construit sa stratégie dans le domaine de l’extraction d’uranium soulève également des interrogations sur les risques géopolitiques associés. Le Kazakhstan ou la Mongolie, où la Russie et la Chine se disputent l’influence, et les pays d’Afrique n’offrent pas les garanties de stabilité censées apporter, dans la stratégie énergétique nationale, une sécurité beaucoup plus grande aux importations d’uranium que de produits pétroliers ou gaziers. Ce risque est illustré par les attaques dont Areva est régulièrement victime au Niger qui relevaient jusqu’ici plutôt de mouvements Touaregs opposés au pouvoir central nigérien, mais qui constituent, avec la prise d’otage de plusieurs ressortissants français en septembre 2010 par un mouvement islamiste, une menace beaucoup plus directe sur les intérêts français dans la région. »
Nucléaire : le déclin de l’empire français
Les Cahiers de Global Chance, n°29, avril 2011, 112 page
Faut-il encore allonger la liste des mensonges ? On en arrive à se demander où donc sont les idéologues ?
Mais ce n’est pas tout. Le nucléaire est une lourde machine qui manque de souplesse. En période de pointe comme la poussée de froid que nous avons connue, c’est à d’autres modes de production d’électricité qu’il faut faire appel. Rappelons au passage que nous en avons importé cet hiver d’Allemagne.
L’écrasante domination du nucléaire empêche le développement d’alternatives qui engagent l’avenir, celui d’une troisième révolution industrielle, celui de la transformation aussi du pur consommateur d’électricité en producteur également.
« L’atome est une énergie centralisée par essence alors que le futur appartient à la production partagée («peer to peer»). Aujourd’hui, 400 centrales nucléaires produisent 6% de l’énergie produite dans le monde. Pour passer à 20% en l’espace de vingt ans, il faudrait construire trois centrales par semaines d’ici à 2031! C’est impossible. Le groupe allemand Siemens a d’ailleurs abandonné le secteur. C’est aussi un mauvais choix pour la France, car vous n’avez pas suffisamment d’eau pour refroidir les centrales: il faudrait 40 à 50% des ressources hydrauliques du pays pour refroidir les réacteurs. Sans compter que les périodes de sécheresse -comme en 2003- mettent ce système sous pression »
Jeremy Rifkin : «Le futur appartient à la production partagée»
« Fukushima a changé la donne et révélé qu’un accident grave était possible, même dans un pays considéré comme sûr. Nous devons accepter que l’impossible puisse se produire et il faut pouvoir y remédier. Depuis 2003, nous mettons en garde sur les risques liés aux séismes, sans être vraiment écoutés. J’espère que nous le serons cette fois. Sinon, ils devront s’en expliquer. Il ne faut plus laisser croire que le nucléaire est une technologie parfaite. Le gouvernement et EDF ont sous-estimé le risque d’un accident et du rejet du nucléaire par la société. ».
Jacques Repussard, directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) : “EDF sous-estime le risque d’un accident nucléaire“
On a bien entendu : Un accident grave est possible même dans un pays considéré comme sûr. Quand il se produira, il aura été considéré comme totalement impossible. Edf fait la sourde oreille sur les risques sismiques.
Un accident grave aura lieu, on ne sait quand ni où mais il surprendra tout le monde. Un tremblement de terre grave aura lieu, on le sait aussi, dans la région de la centrale de Fessenheim dont le radier est 5 fois moins épais que celui de Fukushima. Le risque en vaut-il la chandelle ?
Je ne suis pas pour la fermeture de Fessenheim en fonction d’une équation simpliste mais parce qu’elle remplit les conditions d’une mise à la retraite et que l’on peut se passer d’un tel risque. Ne pas le faire équivaudrait à un acharnement thérapeutique à un coût exorbitant. L’argent qu’il nous coûtera serait bien mieux investi dans le vaste chantier d’une nécessaire transformation énergétique. C’est pourquoi d’ailleurs, on peut regretter que du côté de François Hollande on semble se contenter de la fermeture d’une seule centrale, en ne l’inscrivant pas plus résolument dans la transformation énergétique, en restant, pour le reste, dans le flou.
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