L’école embarquée (embedded)

Il n’est pas trop tard pour revenir sur l’épisode étonnant provoqué par Nathalie Kosciusko-Morizet dont le mensonge grossier a suscité un élan de patriotisme local à Mulhouse et a vu les enseignants, les syndicats, l’inspection académique et les partis de gauche faire corps pour reprocher à la dirigeante de l’UMP de donner une image négative de la ville. L’épisode s’est conclu dans la dénégation de tout problème avec l’extraordinaire complicité du journal L’Alsace qui a su organiser ce moment de patriotisme municipal et s’instaurer en instance de vérité. Est vrai ce qui résulte de l’enquête du quotidien.
Nathalie Kosciusko-Morizet avait affirmé s’appuyer sur un témoignage du maire pour déplorer qu’à Mulhouse des enfants arriveraient en retard à l’école pour des raisons confessionnelles. Jean Rottner, dont il faut rappeler qu’il s’est déclaré en guerre, au lieu de l’envoyer paître s’est enferré dans un semi-démenti.
Le maire de Mulhouse se vante de beaucoup consulter. On en connaît maintenant le résultat. Chacun de ceux qui le rencontrent désormais sait que ce qu’il lui dira pourra finir au bureau politique de l’UMP pour y être dévoyé par quiconque aura envie de se pousser du coude à peu de frais. C’est ce qui vient de se passer.
C’est ainsi que s’effondre la velléité de refonder un vivre ensemble qui se ferait avec ou qui passerait par la municipalité.
Et Mulhouse se révèle comme un laboratoire du candidat UMP à l’élection présidentielle.
Au delà du mensonge dont elle a du s’excuser, l’erreur majeure qu’a commise la dirigeante de l’UMP est d’être sortie du cadre du politiquement correct de l’après Charlie. d’avoir brisé l’unanimisme de façade. Se sont alors malheureusement installées la dénégation et l’omerta là où l’on voulait – admettons-le un instant, du moins dans les intentions du Maire de Mulhouse – que les bouches s’ouvrent. Belle réussite du « territoire hautement citoyen » qui se dégonfle lui aussi comme un vulgaire gadget marketing.
Laissez-nous dormir et ronronner en rond a dit en substance un syndicat enseignant. Tout va bien, pas de problème a dit l’inspection académique.Et le parti socialiste et les autres partis de gauche ont réagi comme s’ils étaient l’office du tourisme.
Alors tout va bien, on se rendort ?
On se rendort …
et on se laisse embarquer.
Le 4 février dernier, le préfet du Haut-Rhin réunissait les responsables de collèges et de lycée aux côtés de ceux de la police, de la gendarmerie et de la justice autour du tous unis chacun à sa place contre “la” radicalisation. Radicalisation de qui, de quoi ? On ne le saura pas. Radicalisation point.
Voici donc l’école embarquée (embedded) au sens militaire dans une guerre qui ne dit pas son nom contre une notion particulièrement floue et fourre-tout alors que sa première tâche serait de rendre aux mots leur sens. Le Larousse définit le mot radicaliser de la façon suivante : « Rendre un groupe, son action, plus intransigeants, plus durs, en particulier en matière politique ou sociale » et donne comme exemple : En déclenchant la grève, le syndicat radicalise ses revendications. Contre quelle radicalisation va-t-on se battre ? Au même moment, gauche et droite étaient unis au parlement pour criminaliser les actions de Greenpeace dans les centrales nucléaires plutôt que de se demander pourquoi on y entre si facilement.
Ajoutons qu’une des fonctions principales de l’école serait d’apprendre aux élèves à acquérir une pensée radicale c’est à dire qui prend les choses à leur racine.
François Hollande dans sa conférence de presse a délibérément manipulé le langage guerrier en parlant de l’école. Il n’a pas seulement repris le terme radicalisation. L’usage délibéré de l’expression militaire de « réserve citoyenne » est elle aussi destinée à évoquer une guerre intérieure et à rassembler autour du chef . La réserve citoyenne est un corps de volontaire collaborant au ministère de la défense. « Développer ce corps de la réserve citoyenne est une vieille proposition, écrit le Monde (6 février) qui précise qu’elle vient de la droite : . « En 2013, la sénatrice UMP des Français de l’étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, proposait de la renforcer pour mieux s’adresser à « une jeunesse déboussolée en quête de repères, de sens et d’engagement », notamment chez les expatriés français ». Même si la proposition du Président de la République n’est pas la même, il n’est pas indifférent de savoir d’où elle vient.« Il s’agirait, précise encore le Monde de faire appel à des volontaires qualifiés de par leur parcours ou leur profession pour intervenir dans les écoles et évoquer la citoyenneté ».

On pourrait par exemple proposer aux jeunes ceci : Ne t’attaque pas au système, démode-le ; ou encore ceci : Si Dieu existe.

Voir aussi Ce qu’en dit Victor Hugo et Etre Charlie à l’Education Nationale ou le refus de marcher au pas

Or, donc, nous avons eu deux jours de débat à Mulhouse….

Extrait d'un diaporama "futuriste"

Extrait d’un diaporama “futuriste”

Sous le slogan «Mulhouse c’est vous !», la ville accueillait «Libé» pour 2 jours de forum consacrés aux nouvelles formes de démocratie et de participation citoyenne. Je laisse de côté la question de savoir comment l’affaire s’est faite. Libération Événements était là en tant que prestataire de service, d’autres à la recherche de futurs marché. Quant au maire, depuis qu’il a été élu légitimement (il avait été nommé maire parce que l’ancien JM Bockel avait retourné sa veste et rejoint l’ancien président de la république après avoir fait partie du Comité de soutien de Ségolène Royal), il veut marquer un changement. Le jour même de la conférence de presse sur la tenue du débat était annoncée la venue prochaine à Mulhouse du bling bling en chef. Jean Rottner fait partie de son staff. Nous sommes néanmoins prié de croire au sérieux de l’opération. A qui d’ailleurs est destiné le laboratoire mulhousien ? Au bling bling en manque d’idées ou aux mulhousiens ? Ces interrogations ont d’abord pesé sur l’envie même d’y aller. Bien qu’ils aient été mis là pour servir de tête d’affiche, la présence de tous ces jeunes Cohn-Bendit et Finkelkraut n’était guère plus encourageante ni l’intitulé de certains débats franchement désopilants du genre la démocratie d’interpellation surtourt quand c’est surtitré Hep Mulhouse ! ou encore l’atelier Préparons la journée citoyenne. La journée citoyenne est chez nous l’équivalent des samedis communistes.
J’ai relevé bien sûr dans le programme du forum l’absence totale de Mulhousiens, ces brêles dont la notoriété n’est même pas parvenue jusqu’à Libération. A moins que…. Peut-être, sans doute aussi, ne fallait-il pas de concurrence à la seule présence mulhousienne qui vaille, le Maire lui-même, très occupé à se faire selfier avec tout ce beau monde.
«Mulhouse c’est vous !» voulait dire vous qui êtes dans la salle, les candides, nous nous sommes sur la scène.
On cherchait en vain de la culture dans le forum ainsi que de la profondeur historique comme s’il n’y avait pas quelque chose à refonder. A Mulhouse, en Alsace en général et bien au-delà sévit une grave crise symbolique. Comment comprendre autrement que l’on transforme une ville au passé industriel aussi riche que celui de Mulhouse en village pour cigognes ? La spécialiste de l’histoire mulhousienne, présente, a été réduite au rang de candide.
Je dis cela pour montrer qu’il y avait des choses à dire pour l’opposition socialiste au Conseil municipal plutôt que de centrer ses réactions uniquement sur la question du coût d’une telle opération. La question n’est pas tant combien ça coûte mais est-ce que c’est utile pour nous. Je crains bien que non. Accessoirement aussi, en filigrane, se dessine  une autre interrogation : pourquoi le PS n’a t-il pas pendant les municipales – et avant – montré sa volonté participative ? Et où était-il pendant les deux jours de débats ?
Tout cela et d’autres choses pèsent sur la perception que l’on peut, que j’ai pu avoir de ces journées.

On aura compris que j’y suis allé tout de même, juste pour la séance d’ouverture et à celles consacrées aux potentialités du numérique.
En rentrant chez moi j’ai jeté un coup d’oeil sur twitter et je suis tombé sur ceci

J’avais bien fait de ne pas aller à ce débat-là. A propos, je trouve très démagogique cette façon de dire que les jeunes ont un problème avec la politique, avec la démocratie en faisant comme si les autres générations n’en avaient pas !

Première journée.

D’emblée, pour moi les choses étaient mal parties, Laurent Joffrin tentait pour les besoins du spectacle de construire une fausse alternative.

Résultat, l’opération a été déjouée et Finkelkraut a fait un numéro de charme à Taubira qui n’en revenait pas. Elle l’a tout de même renvoyé à son Platon à propos du mariage pour tous.
Joffrin en a sorti une autre pas piquée des vers : le problème de cette crise de la démocratie est que les gens ne veulent pas changer de système. Après cela, il venait nous prêcher la « révolution démocratique »(sic). Il me fournissait du coup le leitmotiv de ma propre interrogation. J’aurais voulu poser une question mais impossible. Bien évidemment cela n’avait pas été organisé pour et Finkelkraut était entre deux trains. Abrégeons.

La démocratie participative pour quoi faire ?

Ma question était la suivante : d’où vient ce qu’ils appellent une crise de la démocratie ? Nous est-elle tombée dessus comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ? Qu’est-ce qui mine la politique ? Et j’aurais rappelé que pèse sur l’idée de participation un lourd passé. A Finkelkraut qui évoquait la nécessaire tenue de débat de haut-niveau, j’aurais pu dire que nous avions eu au moment de Maastrich un débat de haut niveau. Quel en a été le résultat ? La réponse au vote non a été d’imposer un vote oui. Il en va de même en Alsace où la population a rejeté la fusion des départements qui revient soudain par la petite porte. Quant à ceux qui ont voté Jean Marie Bockel soutien de Ségolène Royal, ils se sont retrouvé avec un retournement de veste et un secrétaire d’état de la pire droite. Je pourrais ajouter le Parc Steinbach,  le blamage du Conseil consultatif du patrimoine mulhousien , etc…, bref un lourd passif qui n’incite pas à la confiance.
La séance suivante portait sur Open government, la démocratie du futur. Evoquant la notion de post-démocratie au sens où selon Wolfgang Streeck, ce sont les marché qui contrôlent et disciplinent les Etats et non l’inverse, j’ai posé la question du sens et des limites de la participation, quand on se retrouve devant de fausses alternatives où l’absence d’alternative. La démocratie participative pour quoi faire, choisir la couleur du tramway ? Quel est le sens du mot citoyen ? Et là il s’est passé quelque chose d’intéressant : tout en reconnaissant dans mon propos l’arrière plan dans lequel s’inscrit son discours, j’ai vu Benoît Thieulin du Conseil national du numérique rejoint par la représentante de la Commission nationale du débat public se métamorphoser quasi physiquement en détenteurs de pouvoir et à vouloir faire la leçon. Je dois sans doute les en remercier mais je n’ai rien retenu de ce qu’ils ont dit. Ils avaient cassé le fil. Derrière le numérique pointent les vieilles relations de pouvoir. C’est au moins une chose qui ne changera pas, me suis-je dit sur le moment. En fait, ce n’est pas tout à fait exact. Ce qui change, c’est la réponse que je suis entrain de faire et en mesure de publier. Ma question je le répète est : à quoi participe-t-on quand on sait qu’au bout il n’y a aucune influence sur les pouvoirs de décisions.
L’intérêt de prendre la parole est qu’évidemment des gens viennent vous voir après .Et c’est là que je me suis rendu compte que le présupposé qu’il y ait encore un désir de participation est peut-être une idée fausse. Ce désir a existé mais il a été cassé.

Samedi matin, à la Une du cahier Mulhouse du journal l’Alsace, je lis  :« Jeunes cons et vieux cons, même combat ». Je me suis dit, tiens, ils parlent de Cohn-Bendit. Mais, non. Il s’agissait d’une initiative de Théâtre Forum dans un Centre socioculturel de Mulhouse. Une façon de faire un pied de nez confraternel à Libération ?

Deuxième journée

La deuxième journée a été différente. Moins de monde aussi. Normal :les agents municipaux très nombreux la veille ne bossent pas le samedi. Le forum avait attiré de nombreuses personnes intéressées par le monde associatif.
J’ai participé au débat sur La démocratie en réseau. Il y avait là le sociologue Dominique Cardon et le hacker Ohkin. Il y a été surtout question de l’Internet. Un certain vent mauvais souffle actuellement sur Internet où règne une nostalgie de ses utopies d’origine. Il y a aussi une tentative de reprise en main par ceux qui bénéficient de rentes de situation du monde analogique et qui voient leurs intérêts contestés par le numérique. Mais, affirme Dominique Cardon, cela reste une démocratisation de l’accès à la parole et il ne faudrait pas après l’affaire Snowden jeter le bébé avec l’eau du bain. Quand on parle de l’Internet comme outil ou des outils de l’Internet, il faut toujours aussi se demander s’il n’y a pas d’outils qui manquent ou qui seraient à créer, par exemple des outils de désautomatisation, de sérendipité, de possibilité de choisir une option poétique au lieu d’un option purement fonctionnelle… C’est ce que j’ai été amené à dire mais deux choses m’ont frappé dans les réponses faites à mes question sur les possibilité de reterritorialisation c’est que l’on ne croit pas ou très peu à une reterritorialisation et à la création d’un espace public numérique. Ohkin a été le plus catégorique : « La seule chose institutionnalisable, c’est permettre l’accès aux données pour les citoyens, a-t-il déclaré, ajoutant : « Je ne crois pas aux débats institutionnalisés sur Internet ».
Il me semblait nécessaire de contester cette idée qu’il n’y a rien à faire avec les institution car sans institution comment organiser un vivre ensemble par et avec le numérique. J’en était là jusqu’à ce que j’assiste à l’atelier sur la ville numérique et ses possibles qui s’est acharné à montrer que oui décidément il n’y avait rien à faire avec ce qui se concocte au sein de la municipalité. Entre un adjoint qui croit encore qu’Internet est un media et celui qui porte un T-shirt Facebook, au milieu un DSI-qui-ne-fait-pas-de-politique, il y avait de quoi flipper.
Car pour être cohérent je suis aussi allé à un atelier. Un comédien nous a lu un texte à se taper le cul par terre, une sorte de projection dans une ville qu’à la fin on ne pouvait qu’avoir envie de fuir, une ville du tout automatique sans problèmes sociaux, recentralisée, hiérarchisée, sans la moindre problématisation. Affligeant. D’un côté, on débat gentiment pendant que, de l’autre, la ville met en place des dispositifs sans la moindre discussion et participation des citoyens : smart grids pour le comptage de l’eau, dispositifs d’optimisation du trafic, accès wifi répandus dans la ville, dispositif IRI itinéraires et repères intelligents. Débattre de cela ? Pas besoin puisque c’est technique. « Tout ce qui est métier ne relève pas du débat public » a déclaré l’Adjoint au numérique. Le refus de considérer que les algorithmes ont aussi une dimension sociale et que c’est à leur niveau que devrait se faire la participation est riche de déconvenues. J’ai néanmoins fait deux propositions. La première consistait à demander la neutralité des élus politiques qui n’ont pas à aborder la marque Facebook sur leurs vêtements fussent-ils fabriqués en Alsace (C’est l’argument que l’on m’a retourné). J’ai également repris une suggestion déjà faite lors du débat précédent : imaginer une façon de rendre visible la collecte de données et de traces produites par les habitants lorsqu’ils circulent dans la ville.
En conclusion, je dirais que, avec ou sans numérique, le problème de Mulhouse reste le manque d’un peu plus de courage civique et d’ouverture à la critique de la part de ses habitants.

PS
On trouvera ici et d’autres réactions.

Occupy le parc Steinbach

 

Faudra-t-il bientôt dire : il était une fois le parc Steinbach ? Même si le Maire de Mulhouse, Jean Rottner, s’en défend par de basses attaques, il ne fait pas grand-chose pour nous convaincre du contraire.

Il n’avait rien demandé pourtant, ce parc. Il vivait sa vie tranquille d’oasis de verdure en plein centre ville. Il était en bonne santé avec ses rondeurs et tout en flegme romantique. Or voilà que certains se sont avisés, Jean Rottner à leur tête, que la bonne santé n’est pas une raison suffisante pour éviter l’intervention chirurgicale. Une intervention massive.

Selon J.-P. REDURON, ingénieur horticole et botaniste, ancien Directeur du Service des Espaces Verts de Mulhouse, voici les arbres menacés par le projet – seuls en effet les arbres classés sont maintenus – :

• Grand Cyprès de Lawson devant le Théâtre, arbre multitronc au feuillage bleuté : qui gêne-t-il ? Il est pratiquement isolé (seulement associé à un beau pin noir) et non responsable de la trop grande densité du parc. On me répond qu’il gêne dans la perspective ! Mais il fait bonne figure devant le théâtre que l’on peut voir aussi en perspective. Faut-il couper un arbre remarque pour une perspective ? Triste condamnation. Il vaut mieux le mettre en valeur.
• Très bel if fastigié ayant atteint son effet optimum (le long de la rue Wicky). En isolé. Qui gêne-t-il ? Un fuseau élégant émeraude foncé. Respecte les formes arborées des anciennes cartes postales.
• Vieux genévrier (le long de la rue Wicky). ayant pris des formes étonnantes, contemporaines. Belle pièce à conserver pour une esthétique nouvelle, un clin d’œil au modernisme dans un square rénové dans le respect de son style…
• Cèdre (au fond de la pelouse centrale) : planté pour symboliser le Liban, à la demande d’une personnalité originaire de ce pays et venue s’investir à proximité. Son abattage renverse le symbole initial…
• Thuya d’Occident : qualité moyenne, mais cela ne motive pas une condamnation… On peut essayer de lui donner plus de vigueur.
• Savonnier. Même si l’arbre actuel n’est pas formidable (quoique : il a simplement poussé du côté opposé à la butte), cette essence bien adaptée aux climats continentaux et fleurissant en été (ce qui rare) devrait être diffusée au sein du parc.
• Hêtre pourpre. Planté en remplacement d’un très grand et très vieux sujet. Classique dans ces parcs romantiques. Incertitude sur son sort…
• Quel devenir pour les grands arbres (marronniers, érables) procurant une ombre agréable, situés juste à l’ouest de la place de jeux ? Sont-ils sacrifiés également ?
• etc.
• Enfin, l’historique Paulownia du Musée des Beaux-Arts. Grand âge. Devenu une sculpture végétale. L’assise est bonne, quoique ancienne par endroits. D’accord pour le remplacement par 4 arbres en carré, mais seulement après sa disparition naturelle (sauf risque de chute). Pourquoi le sacrifier dès à présent : respectons son âge vénérable !

Source 

Et tout cela pourquoi ? Pour que le Maire par défaut puisse laisser sa marque dans la ville ? Si c’était cela, il n’avait qu’à en créer un nouveau tout beau, tout postmoderne – la postdémocratie, nous l’avons déjà -et au lieu d’un parc défiguré par Jean Rottner on aurait eu pour la postérité un square Jean Rottner.

Les panneaux que l’on pouvait voir il y a quelques mois autour du parc Steinbach (cf notre image) ont disparu. Ne reste que celui-ci :

On a donc l’air de suggérer que l’on ne touche pas au parc à l’exception de son pourtour. Du moins pour l’instant. Or, à notre connaissance, il n’y a rien de changé au projet. On peut lire sur le site de la Ville de Mulhouse :

« Il est envisagé de réaménager cet espace vert afin de lui donner plus de transparence, de l’ouvrir vers son environnement »

Il s’agit  de dissoudre le parc, de l’ouvrir sur son environnement bref d’en accélérer le passage. Il faut aller plus vite et en ligne droite d’un commerce à l’autre, on n’est pas là pour flâner, souffler, prendre son temps, faire halte ce qui est la caractéristique même d’un parc ou d’un jardin public, ou encore d’un square.

Et puis il y a l’ombre, les recoins d’intimité et de cachette dont les voleurs d’ombre veulent nous priver. Rendre le parc Steinbach  transparent. Au « regard oblique des passants honnêtes » comme chantait Brassens à propos des amoureux sur les bancs publics ? Supprimer l’ombre, la nuit, l’obscur, c’est supprimer la vie. Quand bien même il y aurait de mauvaises fréquentations.

En bonne logique devrait suivre, après la mise en transparence du parc, l’installation dans un premier temps de caméras de surveillance chère à M. Paul Quin en attendant la mise en place de dispositifs de sommations automatiques envers ceux qui traverseraient le parc trop lentement, prélude au contrôle des comportements dans l’espace public. Et des rondes de chiens policiers. Déjà, on ne peut plus se rendre au stade nautique sans être accueilli par des chiens policiers qui vous foutent la trouille tant n’est pas sûr que ceux qui les tiennent en laisse en ont la maîtrise. Quand il en sera de même dans le « grand » centre, il n’y aura plus qu’à rester chez soi.

Lors d’une conférence de presse, Jean Rottner s’est livré à de basses accusations contre le responsable de la Société Godefroy Engelmann, Francis Fricker, à l’initiative de la contestation reprochant au principal animateur de l’association de n’être pas mulhousien, ce qui est d’ailleurs tout à fait inexact. Mais quand bien même il ne serait pas domicilié à Mulhouse son action serait-elle moins légitime ? L’accusation est d’autant plus grotesque que cette municipalité n’est à l’écoute que de ceux qui viennent d’ailleurs.

J’ai cependant interprété la bassesse du procédé utilisé par Jean Rottner comme témoignant d”une attitude défensive. A cela s’ajoute bien sûr que l’on dérape d’autant plus facilement quand on a les chevilles enflées. Suivent dans la foulée, des accusations d’instrumentalisation alors que lui-même tente d’instrumentaliser le Conseil consultatif du patrimoine. Est-il incapable de comprendre l’intérêt de disposer d’associations citoyennes ? Croit-il vraiment que les godillots municipaux vont lui révéler les contradictions qui agitent la cité ?

Tout en jurant fidélité aux décisions prises (ie la transformation du parc Steinbach),  il lâche la phrase suivante : “nous ne toucherons pas au parc lui-même avant d’avoir rouvert le dialogue avec tos ceux qui le souhaitent “.

Ah bon ! Une pause électorale pour le parc Steinbach ?

C’est pourquoi le wagges vous invite à participer au

PIQUE-NIQUE CONVIVIAL, Dimanche 30 juin de 12h à 16h (veillez à apporter ce qu’il faut, il n’y aura rien à acheter sur place) et à parrainer un arbre du Parc Steinbach.

Le wagges a décidé d’être parrain de l’un des arbres. Que pensent les autres blogueurs d’un arbre de la République des blogs mulhousienne ?