La lecture sur écran ne se fait que du bout des yeux. Or la lecture sur papier se fait aussi du bout des doigts. A la lecture sur écran manque la sensualité du papier. Serait-ce à dire qu’une telle sensualité a quitté ce monde ?
Comme l’homme augmenté, la lecture est elle aussi devenue une lecture augmentée, demandant donc de nouveaux apprentissages. La lecture sur écran diverge par de nombreux points de la lecture sur papier : lumière émise par l’outil, lecture linéaire ou non linéaire, page par page ou en défilement continu, en plein écran ou avec les cadres, coupé de publicités ou pas, avec ajout de multimédia, de mécanismes ludiques parfois complexes (infographie dynamique des quotidiens sur le web). Cela, même si le lecteur peut aussi transformer une telle lecture non linéaire en lecture linéaire. Par ailleurs il n’y a pas qu’une seule lecture sur écran : la lecture de sms, celle d’un web quotidien ou d’un web périodique, d’un livre numérique sur tablette ou sur ordinateur ont chacune leur fonction propre, pour ne citer que ces trois types. En tout état de cause, c’est le rôle de l’Ecole d’apprendre une telle lecture qui remplit aussi bien l’espace social que l’espace scolaire lui-même (manuels numériques, tableaux numériques, ordinateurs, tablettes et projections diverses…). A l’Ecole aussi le rôle d’échapper à celles qui sont appelées les lectures industrielles (cf La lecture sur écran rend-elle stupide ? -1- ). Continuer la lecture