Si vous étiez…, Evidences, de Georges-Emmanuel Clancier

… et une recette d’été de cailles à la citronnelle en gelée de Noilly, aspic de courgettes et poivrons aux fines herbes et concombre à la crème parfumée à l’origan.

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Dixit Georges-Emmanuel Clancier, poète et romancier qu’on ne présente pas (Oscillante parole, Le pain noir, Terres de mémoire, Evidences, pour ne citer que ceux-là) : « la poésie, pour moi, toujours se lie au souvenir ». Laissons donc parler cet extrait d’Evidences, nouvelles poétiques, en se laissant enlever par ces premiers jours d’août qui ne se ressentent pas seulement dans son Limousin natal.

« Si vous étiez un peu plus paysan, si vous saviez ce qu’est le vent d’ouest, ce qu’est une feuille, vous comprendriez de quoi il s’agit.
Vous êtes en été, par une journée d’août où la chaleur est un mur, où l’air est une muraille épaisse, immobile ; vous aussi par ce temps-là vous êtes un peu épais ; l’œil fixe, vous regardez sans le voir un arbuste qui surmonte la haie : jeune châtaignier ou jeune chêne, vous ne le voyez pas d’abord puis quelque chose en vous devient un peu moins fixe, un peu plus subtil, vous commencez à percevoir un mouvement, puis vous découvrez le rameau qui s’agite ainsi, se balance sans bruit mais très vif ; vous ne tardez pas alors à l’observer de mieux en mieux, libre, fol, nerveux, ennemi du repos, vous le saisissez enfin nettement quand vous remarquez tous les autres rameaux avec leurs feuilles près de lui pétrifiés et, loin de lui, tous les arbres de plomb, tous les arbres figés alors que seul ce rameau et sa dizaine de tendres feuilles se balancent en plein cœur de l’arbuste au repos. Si vous me ressembliez davantage, vous sauriez que les arbres dans leur jeunesse jouent, eux aussi. Mais, je vous le demande : que savez-vous ? »
Georges-Emmanuel CLANCIER, Évidences, Mercure de France.

Recette : petite entrée fraîche de cailles à la citronnelle en gelée de Noilly, aspic de courgettes et poivrons aux fines herbes et concombre à la crème parfumée à l’origan

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Souvenirs d’une chaleur qui plombe ces après-midi d’été d’un climat continental, qui appelle la sieste sous les arbres, le regard fixé sur ce léger mouvement des feuilles et le besoin de fraîcheur. Qu’en savez-vous ? Peut-être, peut-être…

Cailles à la citronnelle en gelée de Noilly :

Ingrédients pour 4 personnes : 4 cailles, citronnelle, 6 feuilles de gélatine

 Prélever cuisses et blancs de chaque caille ; réserver au frais. Avec les carcasses, préparer un fond : les laisser suer dans une casserole avec un filet d’huile d’olive ; saler et poivrer, mouiller avec 75 cl d’eau ; amener à ébullition et laisser mijoter au moins une demi-heure. En fin de cuisson rajouter un demi-verre de Noilly Prat (vérifier le goût, en rajouter si nécessaire). Laisser mijoter encore une dizaine de minutes et filtrer de façon à obtenir une solution parfaitement claire (un filtre à café en papier marche très bien). Si la solution n’est pas limpide, alors clarifier au blanc d’oeuf.

Pendant ce temps, faire revenir à la poêle les cuisses et blancs sans les laisser dorer (fricassée à blanc) ; mouiller à l’eau (on peut déglacer avec un peu  de vin blanc de type aligoté ou de fond mais en faisant attention de ne pas trop corser pour ne pas dépasser les arômes de citronnelle) ; ajouter une petite poignée de citronnelle ; laisser cuire une petite dizaine de minutes. Laisser refroidir les cailles dans leur jus de cuisson.

Préparation de la gelée : au fond de caille chaud mais non bouillant, rajouter 6 feuilles de gélatine pour 750 ml de fond, après l’avoir hydratée dans de l’eau tiède et égouttée.

Couler dans un plat creux un fond de gelée et laisser prendre ; disposer sur ce fond les morceaux de caille et recouvrir de gelée (celle-ci ne doit pas être chaude) laisser prendre au froid.

Aspic de courgette et poivrons :

Ingrédients pour 4 personnes : un poivron rouge, un poivron jaune, un poivron vert et deux petites courgettes (petites pour éviter trop de graines) ; ciboulette, cerfeuil, thym citron.

Couper les poivrons et enlever les graines ; les couper en gros morceaux et les passer une demi-heure au four à 190°C. Les peler en sortie de four. (On peut aussi les passer seulement sous le gril pour les peler ; le goût est alors un peu différent.)

Pendant ce temps couper les courgettes dans le sens de la longueur et les mettre à fondre dans une poêle sur un fond d’huile d’olive à feu plutôt doux. Les sortir de cuisson encore fermes (attention à ne pas faire de bouillie ; on peut enlever la partie centrale si elle contient trop de graines).

Préparer également une infusion de thym citron (prévoir 60 cl). Filtrer et ajouter la gélatine à raison de 4 à 5 feuilles.

Couper les légumes en petit dés dans un saladier et rajouter ciboulette et cerfeuil ciselé à volonté. Mélanger délicatement et disposer les légumes dans quatre verrines. Couler la gelée sur les légumes. On peut disposer une feuille de cerfeuil en décoration. Laisser prendre au froid.

Concombre à la crème parfumée à l’origan :

Ingrédients pour 4 personnes : quatre petites tranches de concombre, 20 cl de crème fleurette (entière bien sûr !), deux cuillérées à café de vinaigre de Xérès

Mettre le vinaigre dans un bol ajouter la crème par petite quantité en fouettant ; continuer de fouetter jusqu’à obtenir une consistance très ferme ; ajouter quelques feuilles d’origan frais ciselé.

Dressage :

Sur chaque assiette disposer les cailles en gelée deux blancs et une ou deux cuisses, une verrine de légumes et une tranche de concombre sur laquelle son dispose une cuillérée de crème à l’origan.

Pierre-Marie Théveniaud

De Rabelais à l’apprentissage du code informatique

« L’impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d’entre nous. Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n’est pas une question nouvelle : Théodore Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 – au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation. Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu’au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la « performance », était systématiquement et aveuglément orchestrée par la « révolution conservatrice » -imposant le règne » de la bêtise et de l’incurie. » Présentation en quatrième de couverture de Etats de choc – Bêtise et savoir au XXIe siècle – Bernard Stiegler – Essai – Ed. Mille et une nuits – janvier 2012 Continuer la lecture

Ondes électromagnétiques et information : retour sur la mémoire de l’eau

L’eau serait capable de reproduire les effets d’une molécule avec laquelle elle a été en contact même si celle-ci n’est plus contenue dans la solution ou la suspension. Elle aurait donc la propriété de garder en mémoire de l’information portée par cette molécule et donc transporter avec elle cette information. C’est ce que vient de démontrer le professeur Luc Montagnier dans ses travaux en virologie. On retrouve donc là la problématique de l’information, de ce qui est à l’origine de la forme (matière ou énergie) et donc de l’importance accordée support de l’information.

C’est ce que met en valeur l’excellent documentaire de 2013 de Christian Manil et Laurent Lichtenstein (Production Doc en Stock, avec la participation de France Télévisions) diffusé sur France 5 le samedi 5 juillet 2014 et visible ici.

Mémoire de l'eau ondes

Le travail de Jacques Benveniste, dans les années 1980, avait attiré contre son auteur les foudres de la communauté scientifique et médicale, allopathique notamment, et celles, bien évidemment de l’industrie pharmaceutique dont on connait bien l’extrême dévouement à la cause du soin des malades. Seules quelques personnes, notamment le professeur Luc Montagnier, avaient soutenu sa cause. Puis, la médiatisation s’étant essoufflée, le docteur Benveniste et ses travaux tombèrent dans l’oubli général. Et resta le royal paradigme : une molécule, une cible, un effet. Un tel paradigme rejoint celui de la toxicologie qui nous a toujours appris que c’est la dose qui fait le poison, paradigme remis lui aussi actuellement en cause.

Que montrent les travaux de Luc Montagnier ? Des ondes électromagnétiques émises par de l’eau stérilisée d’une solution dans laquelle de l’ADN d’un patient infecté par le VIH a été hautement dilué, solution supposée ne plus contenir aucune molécule, sont captées et numérisées. Ce signal numérique, envoyé par mail en Italie, a permis à une équipe italienne de reconstituer cette molécule d’ADN à 98%.

Une explication passe par la physique quantique, d’où le changement de paradigme :

« Le jour où l’on admet donc que les ondes peuvent agir, on peut agir par les ondes. Et à ce moment-là, on peut traiter par les ondes. C’est un nouveau domaine de la médecine qui fait peur à l’industrie pharmaceutique. » Luc Montagnier

Mais ce n’est pas qu’à l’industrie pharmaceutique qu’une telle découverte peut faire peur (des fréquences coûtent, comme médicament, évidemment bien moins cher et rapportent bien moins que des molécules, qu’elles soient utiles ou moins utiles). Car, en effet, si en thérapeutique il est possible d’agir par les ondes cela veut aussi dire que les ondes peuvent agir sur l’organisme à d’autres niveaux. Lorsque les opérateurs de téléphonie mobile, par exemple, clament sur tous les tons que leurs ondes électromagnétiques ne peuvent avoir aucun effet sur l’organisme ils se placent bien évidemment sur le même plan que l’industrie pharmaceutique. Et au delà, du point de vue théorique, ce peut être la vision du fonctionnement cérébral, et de l’organisme dans son ensemble, qui pourraient changer considérablement.

Le docteur Benveniste a subi tous les assauts. Il y a de grandes chances que le professeur Montagnier en subisse également. Il suffit pour s’en rendre compte de constater la virulence d’un article publié dans Sciences et Avenir santé  -magazine dit de vulgarisation scientifique il est vrai, mais… il y a de bien différents niveaux de vulgarisation !- qui  diffuse par ailleurs l’intégralité de la vidéo là où on ne peut la revoir sur France 5 ! Et il est assez drôle qu’on puisse trouver juste en dessous une vidéo intitulée « Drame de l’Ariège : comment de l’eau peut tuer ? ».

Paul Nizan, comment les appelais-tu ?

Le vrai problème est donc la dépendance de la recherche, la soumission aux intérêts industriels qui, en fait, ne recouvrent que des intérêts financiers. Une telle science est donc à l’opposé de ce qu’elle devrait être à travers des esprits ouverts à la pensée et aux découvertes, comme le souligne le professeur Montagnier dans le documentaire cité. Et c’est justement dans l’approche de nouveaux paradigmes qu’on peut trouver un tant soit peu d’enthousiasme.

P.M. Théveniaud