La grenouille d’Ayraullandie

La formidable manipulation autour du rapport Gallois et du nouveau retournement de veste de François Hollande (cette fois sur la TVA baptisée de “sociale” par son prédécesseur) nous rappelle l’histoire de la grenouille que l’on plonge dans l’eau bouillante :

Chacun peut imaginer ce qui se passe, quand on plonge une grenouille dans de l’eau très chaude : ça fait un choc, elle tente d’en sortir au plus vite.

Mais que se passe-t-il  quand on place la grenouille dans de l’eau tiède et que, tout doucement, on augmente la température ?

Surprise : il ne se passe rien, ça fait pacte social.

La grenouille, elle, n’en cuit pas moins.

Centrale nucléaire de Fessenheim, le 9 juin 2012

Pour rappeler au nouveau Président de la République, François Hollande, les promesses de fermeture faites lors de sa campagne à l’élection présidentielle, un rassemblement suivi d’une marche de protestation jusqu’à la sortie principale de la centrale nucléaire a été organisée ce samedi 9 juin devant la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France. Le mot d’ordre du jour : pas de blabla, des actes.

La manifestation s’est achevée par un lâcher de ballons simulant le direction possible d’un nuage radioactif. Aujourd’hui, il se serait dirigé vers le nord-est. Le retour des cartes postales nous le confirmera.

Pour ne pas voter idiot (1) : le véritomètre

On connaissait le déconomètre, voici le véritomètre, une application, conçue et réalisée par i>TÉLÉ et OWNI. Elle permet de vérifier le discours politique des six principaux candidats (François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy) durant la campagne présidentielle. Un classement permet de situer les champions de l’à peu près. Il est basé sur les notes obtenues au cours de la vérification de chacune de leurs citations. Ce classement est mis à jour en temps réel dès qu’une vérification journalistique est ajoutée.

Cette application ne vise pas l’exhaustivité. Sont vérifiées les interventions des candidats dans les grands rendez-vous médiatiques ainsi que leurs principaux discours. Certaines interventions ne contiennent parfois aucune citation pouvant être vérifiée : elles ne sont alors pas intégrées dans l’application.

Mais le dire vrai – nos félicitations à Eva Joly – ne se traduit pas forcément dans les intentions de vote.

Évidemment,  ne peut se vérifier que ce qui est vérifiable. Sur ce plan, l’application est utile et amusante. On peut y participer. Elle témoigne de potentialités démocratiques dans l’utilisation de nouvelles technologies. Cependant la droite en perte de vitesse n’agit pas et de moins en moins probablement sur le terrain du vérifiable mais sur celui de l’idéologie. Elle entraîne la campagne dans des marécages de plus en plus nauséabonds. Tâchons d’ailleurs aussi de nous souvenir de cela et de ceux qui, comme la Gauche moderne et autres groupuscules pseudo centristes qu’il n’est plus très intéressant de nommer, font semblant de n’avoir rien entendu dans l’espoir d’un marocain. Les législatives suivront.

Le flou des promesses est plus difficile à appréhender à l’aide d’une simplification  instrumentale. Il faut continuer de lire et de s’informer. Par exemple, voici ce que dit Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand et soutien de François Hollande à propos de la taxation des riches :

 « La proposition de François Hollande de taxer à 75% la part des revenus personnels dépassant 1 million d’euros annuels par foyer fiscal est à la fois totalement impraticable et extrêmement utile ».

Quand il faut faire contribuer les riches, c’est toujours impraticable. Autrement dit, cela ne se fera pas.  Mais pourquoi est-ce utile ? La réponse d’Attali :  pour nous préparer à des « mesures brutales ».

 « [Elle] extrêmement utile, aussi, parce que cette proposition révèle que, en raison de l’extrême gravité de la situation des finances publiques françaises, tout le monde devra être massivement mis à contribution ».

Nous voilà prévenus.

C’était le premier volet de notre série Pour ne pas voter idiot : le véritomètre