Pour le gouvernement, la catastrophe de Fukushima ne s’est jamais produite…

1. Le rapport Energies 2050 interdit les choix politiques des Français

Certaines des recommandations du rapport « ENERGIES 2050 » commandé par le ministre de l’Industrie jette une lumière crue sur ses objectifs. Ils visent purement et simplement à interdire à la politique des choix autres que ceux de l’industrie nucléaire. Il juge par avance les programmes politiques qui envisagent une sortie progressive.  La seule chose qui reste à la politique est de faire passer la pilule de l’augmentation des tarifs. Un tel degré de perversité technocratique est proprement stupéfiant !

Trois recommandations sur neuf concernent le diktat de la technocratie sur la politique :

Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de l’autorité
Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité (c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie et des émissions de CO2, en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses consommatrices.
Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l’ASN).
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2. Une grossière tentative de manipulation

Mais avant même la publication de ce rapport, les services d’Eric Besson en tirait les conclusions.  Bernard Laponche, polytechnicien, docteur ès sciences et en économie de l’énergie, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et Benjamin Dessus ingénieur et économiste qui avaient refusé de siéger dans la commission  dont ils jugeaient sa composition trop “pro-nucléaire” ont mis en évidence une grossière tentative de manipulation

Trois jours avant la présentation officielle du rapport de la Commission Energies 2050 mise en place le 11 octobre 2011 par le ministre de l’industrie Eric Besson, la publication par ses services d’un petit document de 7 pages intitulé Enseignements préliminaires du rapport « Energies 2050 » met en évidence la tentative de manipulation grossière de l’opinion mise en place par le Gouvernement avec l’aide (volontaire ou non) de la Commission Energies 2050. Ce petit document, joliment illustré d’arbres verts, réussit dans les 7 pages qui le composent à éviter les mots clés du débat énergétique engagé à l’occasion des présidentielles :
• Le mot de sûreté du parc nucléaire n’y apparaît jamais, alors que c’est évidemment un point majeur du débat. Manifestement, la catastrophe de Fukushima ne s’est jamais produite…
• Le mot d’économie d’électricité n’y figure pas non plus alors qu’il est une composante majeure des stratégies alternatives présentées par l’opposition à la stratégie de poursuite du nucléaire.
• Le mot de facture électrique pour l’usager n’y figure pas non plus, permettant ainsi de réduire le débat à la comparaison des coûts de production d’électricité (le coût du kWh) et « d’oublier » que la facture électrique est le produit d’un coût au kWh par une quantité d’électricité.

Ces éléments de « non langage » permettent à Eric Besson de réduire pratiquement la question de la transition énergétique à celle de la production d’électricité, au sein de laquelle il ne s’intéresse qu’au nucléaire, et de justifier le choix d’une prolongation de la durée de vie du parc actuel au nom de considérations économiques tronquées et au mépris total de considérations de sûreté et de sécurité nucléaires.

Global Chance avait dénoncé dès le 27 janvier dernier dans une analyse critique du rapport préliminaire de la Commission les prémisses d’une telle dérive en déclarant :

« Ce document est un exercice de médiocre qualité, biaisé par des erreurs factuelles, des non dits, des hypothèses implicites et des omissions majeures, sans aucune analyse de cohérence, ni aucun recul par rapport aux études analysées. Il distille ça et là des affirmations non étayées qui relèvent plus de partis pris ou d’opinions subjectives que de jugements objectifs. Cette complaisance et cette médiocrité méthodologique nuisent gravement aux conclusions qui sont ainsi suggérées, sinon proposées aux pouvoirs publics pour une politique énergétique à long terme de la France. »

Global Chance dénonce cette tentative de manipulation irresponsable de l’opinion, qui s’appuie sur les conclusions d’un rapport médiocre partial et bâclé.

Nos concitoyens sont en droit d’attendre un débat argumenté sur les questions énergétiques et non pas une « communication gouvernementale » partisane, gommant délibérément les préoccupations légitimes de sûreté nucléaire et de sécurité qu’ils expriment et les questions principales de la transition énergétique.

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Alors que le Figaro cède aux réflexes pavloviens pronucléaires ….

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                                                                                         …………Avant de se ressaisir   :

 

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…. En Allemagne, on souligne que c’est précisément la France nucléaire qui a besoin de l’aide allemande et qui importe de l’électricité y compris de sa voisine dénucléarisée.

L’article provient du Financial Times Allemagne

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L’heure est venue de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim

Les quatre associations alsaciennes, ainsi que le Bund (allemand) et TRAS/ATPN (Suisse) ont envoyé une lettre ouverte à Monsieur Sarkozy pour lui demander une entrevue concernant la fermeture de la centrale nucléaire et lui remettre la liste de près de deux cent communes et communautés de communes d’Alsace, d’Allemagne et de Suisse qui ont demandé par motion l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim. Au total, ce sont plus d’un million six cent mille habitants des trois nationalités qui sont représentés par ces motions.

Pour les soutenir, rendez-vous jeudi à 11h30 devant la centrale nucléaire de Fessenheim  à 10h00 à la mairie de Heiteren

Ci-dessous, le texte de cette lettre ouverte

Comité de Sauvegarde de Fessenheim et de la Plaine du Rhin
Stop Transports – Halte au Nucléaire
Stop Fessenheim
Réseau Sortir du Nucléaire
Regionalverband Südlicher Oberrhein
Trinationaler Atomschutzverband / Association Trinationale de Protection Nucléaire
A Monsieur le Président de la République
Strasbourg, le 7 février 2012

Monsieur le Président,

Le 9 février, vous allez vous rendre à la centrale nucléaire de Fessenheim pour “rencontrer les représentants syndicaux du site de production EDF” et pour y évoquer “la sûreté des centrales nucléaires françaises ainsi que les choix de politique énergétique”, selon le communiqué de la Présidence de la République.
Représentants des associations alsaciennes, allemandes et suisses qui demandent l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim, nous sollicitons de votre part, dans un souci légitime d’équité, de pouvoir également vous rencontrer afin de vous exprimer le point de vue des populations qui vivent dans l’ombre de cette centrale :

– La centrale nucléaire de Fessenheim est située sur une faille sismique active, et malgré les travaux de consolidation qui se sont succédés depuis plus de trente ans, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a souligné un manque de robustesse en cas de séisme majeur.
– Cette centrale est située à huit mètres en contrebas du niveau du Grand Canal d’Alsace dont le débit moyen dépasse les 1000 mètre cube par seconde, et malgré la demande expresse de la même Autorité de Sûreté Nucléaire, EDF a refusé – et pour cause – les conséquences d’une rupture de la digue du Grand Canal.
– La centrale de Fessenheim, dont la mise en service remonte officiellement à février 1978, aura trente quatre ans au jour de votre visite. Et de fait, le nombre d’incidents de toutes natures officiellement reconnus est de deux à trois fois plus important que la moyenne nationale des réacteurs de la même génération. En dépit de tous les efforts consentis par EDF, cette dérive n’a fait que s’accentuer depuis une dizaine d’années.
– Ainsi que nous l’avons dit depuis fort longtemps et comme l’a relevé l’Autorité de sûreté nucléaire, la centrale de Fessenheim est construite sur un radier d’épaisseur moindre que les autres centrales françaises. A quelques mètres sous la centrale se trouve la nappe phréatique d’Alsace, le plus grand réservoir d’eau douce d’Europe occidentale. Et malgré l’exigence d’épaississement du radier formulée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le délai qui séparerait la fusion du coeur de l’un des réacteurs d’une pollution radioactive majeure de la nappe phréatique n’excèdera pas quarante-huit heures. A travers le Rhin, c’est toute l’Europe du nord qui pourrait se trouver contaminée.
– Compte-tenu de la fragilisation des matériaux des cuves des réacteurs de la centrale, la durée de vue de celle-ci ne pourrait excéder quarante ans, ainsi que l’on montré les visites décennales précédentes. Les travaux exigés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (renforcement du radier, adjonction d’une nouvelle source froide) avant même la publication du rapport final des “stress-tests” représentent d’ores et déjà plusieurs centaines de millions d’euros. Cette dépense, pour prolonger de six ans une centrale déjà condamnée par ses trente quatre ans d’existence chaotique nous semble relever du plus pur gaspillage. Jamais la production d’électricité de cette centrale ne permettra de compenser de telles dépenses.

Monsieur le Président, quels que soient les travaux qu’EDF pourra mener, quels qu’en soient les coûts, rien ne pourra changer au fait que cette centrale est située en zone sismique, sous le niveau du Grand Canal, et se trouve en fin de vie.
A l’occasion de la rencontre que nous vous demandons, nous voudrions également vous remettre la liste de près de deux cent communes et communautés de communes d’Alsace, d’Allemagne et de Suisse qui ont demandé par motion l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim. Au total, ce sont plus d’un million six cent mille habitants des trois nationalités qui sont représentés par ces motions. Nous vous remettrons également la liste des 438 élus d’Alsace, de tous bords politiques qui vous ont fait la même demande.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre très haute considération,

Pour le Réseau Sortir du Nucléaire Jean-Marie Brom
Pour le C.S.F.R. Jean-Jacques Rettig
Pour STOP TRANSPORT HALTE AU NUCLEAIRE Rémi Verdet
Pour STOP FESSENHEIM Aline Baumann
Pour le BUND Axel Mayer
Pour TRAS / ATPN Claude Ledergerber
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