Notre avenir nucléaire passe par le Japon

Il est intéressant d’approfondir l’épisode de la sortie d’Arnaud Montebourg sur le nucléaire car il ne doit rien au hasard. A ce propos, je voudrais juste vous inviter à lire les informations de Nadine et Thierry Ribault, écrivain et chercheur au CNRS; parues dans leur tribune de Rue 89, dont voici un petit extrait :

Le 8 juillet, anticipant la logorrhée nationale-nucléariste de Montebourg et Valls, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui est à l’origine de la création de la société Areva – fournisseur du combustible MOX utilisé dans le réacteur numéro trois de Fukushima Daiichi –, et administrateur avec Anne Lauvergeon – ancienne présidente de la même entreprise – de l’Institut François Mitterrand, rencontrait à Tokyo son homologue, Koichiro Gemba, et annonçait le projet des deux pays « d’adopter un partenariat sur cinq ans » qui pourrait être signé l’an prochain, avec, parmi les principaux domaines de coopération cités par le ministre français, « l’environnement et l’énergie, dont le nucléaire »

.Fabius et Gemba s’étaient déjà rencontrés le 20 mai 2012, en marge du sommet de l’Otan à Chicago, où ils avaient devisé sur le « haut degré de technologie » dont disposent le Japon et la France, rendant ces deux pays « susceptibles de mettre en place une coopération énergétique dans le domaine du nucléaire ».

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Tous à vélo pour un redressement productif de sortie du nucléaire

Déjà Manuel Walls nous les a gonflés tout l’été.
Voilà Montebourg qui s’y met.
Les deux font la paire et d’ailleurs se soutiennent y compris dans leur incapacité à faire de la politique autrement.

Montebourg a même réveillé notre Eric Ekolo mulhousien pour qui la couleuvre radioactive est un peu grosse.

Manuel Valls a approuvé les propos d’Arnaud Montebourg sur l’énergie nucléaire, affirmant à son tour, sur Europe 1, que celle-ci est ” incontestablement “ et ” évidemment “ une ” filière d’avenir “. Le ministre du redressement productif avait déclaré, dimanche, sur BFM Tv que ” le nucléaire est une filière d’avenir “, même s’il doit être ” rééquilibré “.

Nous ne sommes pas surpris

Mais il y a plus. Montebourg dont la fonction a été de rallier la France du NON au centrisme de Hollande se paye notre tête en nous faisant croire qu’il se rallie à la proposition de troisième révolution industrielle de Rifkin à laquelle il n’a rien compris. On peut lire là dessus ce qu’en dit à juste titre Corinne Lepage. A ses propos, on peut ajouter ceci :

Pour Jeremy Rifkin, « l’atome est une énergie centralisée par essence alors que le futur appartient à la production partagée («peer to peer»). Jeremy Rifkin : «Le futur appartient à la production partagée»

Il faut par ailleurs écouter l’ensemble de l’entretien de Montebourg car il est bien inquiétant. Montebourg nous raconte des crasses sur sa nouvelle odyssée industrielle en faisant l’impasse – il faut le faire – sur la révolution numérique. Il se paye notre tête en nous vendant à propos du traité budgétaire la plaisanterie de la « rilance » en rééquilibrage de l’austérité. Il ment même carrément en affirmant qu’il y a eu renégociation du traité budgétaire européen.

Pour rester zen, rendez-vous à vélo pour accueillir la caravane antinucléaire de Plogoff à Fessenhein et Wyhl et promouvoir un redressement productif de sortie du nucléaire.