#Parc Steinbach : avec Georges Brassens

A l’occasion de l’opération de parrainage des arbres du parc Steinbach, ce dimanche 30 juin 2013 (voir ici, ou encore chez l’ami Eric), cette chanson de Georges Brassens, Le grand chêne. Merci à D. Elle évoque ces arbres qui n’avaient pas encore “vus l’ombre d’un bûcheron” et pourraient vivre des jours paisibles sans leur “proches voisins, les pires gens qui soient / Des roseaux mal pensant, pas même des bambous” s’amusant à en venir à bout.

J’aurais aimé mettre ici la vidéo de la chanson mais elles sont toutes, y compris celles de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), squattées par des rapaces publicitaires qui parasitent les échanges. On les boycotte. Mais gouttez à l’audio, ce n’est pas mal non plus.

Il vivait en dehors des chemins forestiers,
Ce n’était nullement un arbre de métier,
Il n’avait jamais vu l’ombre d’un bûcheron,
Ce grand chêne fier sur son tronc.

Il eût connu des jours filés d’or et de soie
Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ;
Des roseaux mal pensant, pas même des bambous,
S’amusant à le mettre à bout.

Du matin jusqu’au soir ces petit rejetons,
Tout juste cann’ à pêch’, à peine mirlitons,
Lui tournant tout autour chantaient, in extenso,
L’histoire du chêne et du roseau.

Et, bien qu’il fût en bois, les chênes, c’est courant,
La fable ne le laissait pas indifférent.
Il advint que lassé d’être en but aux lazzi,
Il se résolu à l’exi(l).

A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou
Et partit sans se retourner ni peu ni prou.
Mais, moi qui l’ai connu, je sais qu’il en souffrit
De quitter l’ingrate patrie.

A l’orée des forêts, le chêne ténébreux
A lié connaissance avec deux amoureux.
” Grand chêne laisse-nous sur toi graver nos noms… ”
Le grand chêne n’a pas dit non.

Quand ils eur’nt épuisé leur grand sac de baisers,
Quand, de tant s’embrasser, leurs becs furent usés,
Ils ouïrent alors, en retenant des pleurs,
Le chêne contant ses malheurs.

” Grand chên’, viens chez nous, tu trouveras la paix,
Nos roseaux savent vivre et n’ont aucun toupet,
Tu feras dans nos murs un aimable séjour,
Arrosé quatre fois par jour. “

Cela dit, tous les trois se mettent en chemin,
Chaque amoureux tenant une racine en main.
Comme il semblait content ! Comme il semblait heureux !
Le chêne entre ses amoureux.

Au pied de leur chaumière, ils le firent planter.
Ce fut alors qu’il commença de déchanter
Car, en fait d’arrosage, il n’eut rien que la pluie,
Des chiens levant la patt’ sur lui.

On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons,
Avec sa belle écorce on a fait des bouchons,
Chaque fois qu’un arrêt de mort était rendu,
C’est lui qui héritait du pendu.

Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis,
Le coupèrent en quatre et s’en firent un lit,
Et l’horrible mégère ayant des tas d’amants,
Il vieillit prématurément.

Un triste jour, enfin, ce couple sans aveu
Le passa par la hache et le mit dans le feu.
Comme du bois de caisse, amère destinée !
Il périt dans la cheminée.

Le curé de chez nous, petit saint besogneux,
Doute que sa fumée s’élève jusqu’à Dieu.
Qu’est-c’qu’il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit
Qu’y a pas de chêne en paradis ?

Qu’y a pas de chêne en paradis ?

#Parc Steinbach : Petit problème de logique

Je vous soumets un petit problème de logique.

– Considérant la déclaration du Maire de Mulhouse à la presse et devant le Conseil municipal concernant le projet de transformation du Parc Steinbach et stipulant que :

aucun arbre du parc ne sera abattu avant qu’une nouvelle concertation publique n’ait eu lieu

1. Déduisez de cette affirmation l’objectif de la concertation.

Réponse : l’objectif de la concertation est d’abattre des arbres

2. Justifiez votre réponse.

S’il n’y avait pas de projet d’abattre des arbres, il n’y aurait pas besoin de concertation

CQFD !

Donc :

Dimanche 30 juin, lors du PIQUE-NIQUE CONVIVIAL de 12h à 16h, (veillez à apporter ce qu’il faut, il n’y aura rien à acheter sur place), parrainez un arbre du Parc Steinbach et vous pourrez dire “touche pas à mon arbre” et apprendre avec Brassens à ne pas le quitter, son arbre.

PS : Nous apprenons avec plaisir – au bout de presqu’une année – que le Conseil consultatif du patrimoine mulhousien n’est pas d’accord non plus avec le projet Mutabilis destiné à rendre la parc Steinbach transparent ni avec certaines pratiques d’abattages d’arbre à Mulhouse. Le CCPM n’est pas loin d’être en phase avec la Société Engelmann. On dirait que ça bouge mais cela ne doit pas nous démobiliser. La question ne se résume pas dans sa seule dimension patrimoniale. Je l’ai affirmé depuis le début. Elle est sociale, paysagère, esthétique, etc… Et finalement, ce qui se passe autour du Parc Steinbach est peut-être enfin un premier pas vers une réappropriation de la ville par ses habitants.

A dimanche !

Occupy le parc Steinbach

 

Faudra-t-il bientôt dire : il était une fois le parc Steinbach ? Même si le Maire de Mulhouse, Jean Rottner, s’en défend par de basses attaques, il ne fait pas grand-chose pour nous convaincre du contraire.

Il n’avait rien demandé pourtant, ce parc. Il vivait sa vie tranquille d’oasis de verdure en plein centre ville. Il était en bonne santé avec ses rondeurs et tout en flegme romantique. Or voilà que certains se sont avisés, Jean Rottner à leur tête, que la bonne santé n’est pas une raison suffisante pour éviter l’intervention chirurgicale. Une intervention massive.

Selon J.-P. REDURON, ingénieur horticole et botaniste, ancien Directeur du Service des Espaces Verts de Mulhouse, voici les arbres menacés par le projet – seuls en effet les arbres classés sont maintenus – :

• Grand Cyprès de Lawson devant le Théâtre, arbre multitronc au feuillage bleuté : qui gêne-t-il ? Il est pratiquement isolé (seulement associé à un beau pin noir) et non responsable de la trop grande densité du parc. On me répond qu’il gêne dans la perspective ! Mais il fait bonne figure devant le théâtre que l’on peut voir aussi en perspective. Faut-il couper un arbre remarque pour une perspective ? Triste condamnation. Il vaut mieux le mettre en valeur.
• Très bel if fastigié ayant atteint son effet optimum (le long de la rue Wicky). En isolé. Qui gêne-t-il ? Un fuseau élégant émeraude foncé. Respecte les formes arborées des anciennes cartes postales.
• Vieux genévrier (le long de la rue Wicky). ayant pris des formes étonnantes, contemporaines. Belle pièce à conserver pour une esthétique nouvelle, un clin d’œil au modernisme dans un square rénové dans le respect de son style…
• Cèdre (au fond de la pelouse centrale) : planté pour symboliser le Liban, à la demande d’une personnalité originaire de ce pays et venue s’investir à proximité. Son abattage renverse le symbole initial…
• Thuya d’Occident : qualité moyenne, mais cela ne motive pas une condamnation… On peut essayer de lui donner plus de vigueur.
• Savonnier. Même si l’arbre actuel n’est pas formidable (quoique : il a simplement poussé du côté opposé à la butte), cette essence bien adaptée aux climats continentaux et fleurissant en été (ce qui rare) devrait être diffusée au sein du parc.
• Hêtre pourpre. Planté en remplacement d’un très grand et très vieux sujet. Classique dans ces parcs romantiques. Incertitude sur son sort…
• Quel devenir pour les grands arbres (marronniers, érables) procurant une ombre agréable, situés juste à l’ouest de la place de jeux ? Sont-ils sacrifiés également ?
• etc.
• Enfin, l’historique Paulownia du Musée des Beaux-Arts. Grand âge. Devenu une sculpture végétale. L’assise est bonne, quoique ancienne par endroits. D’accord pour le remplacement par 4 arbres en carré, mais seulement après sa disparition naturelle (sauf risque de chute). Pourquoi le sacrifier dès à présent : respectons son âge vénérable !

Source 

Et tout cela pourquoi ? Pour que le Maire par défaut puisse laisser sa marque dans la ville ? Si c’était cela, il n’avait qu’à en créer un nouveau tout beau, tout postmoderne – la postdémocratie, nous l’avons déjà -et au lieu d’un parc défiguré par Jean Rottner on aurait eu pour la postérité un square Jean Rottner.

Les panneaux que l’on pouvait voir il y a quelques mois autour du parc Steinbach (cf notre image) ont disparu. Ne reste que celui-ci :

On a donc l’air de suggérer que l’on ne touche pas au parc à l’exception de son pourtour. Du moins pour l’instant. Or, à notre connaissance, il n’y a rien de changé au projet. On peut lire sur le site de la Ville de Mulhouse :

« Il est envisagé de réaménager cet espace vert afin de lui donner plus de transparence, de l’ouvrir vers son environnement »

Il s’agit  de dissoudre le parc, de l’ouvrir sur son environnement bref d’en accélérer le passage. Il faut aller plus vite et en ligne droite d’un commerce à l’autre, on n’est pas là pour flâner, souffler, prendre son temps, faire halte ce qui est la caractéristique même d’un parc ou d’un jardin public, ou encore d’un square.

Et puis il y a l’ombre, les recoins d’intimité et de cachette dont les voleurs d’ombre veulent nous priver. Rendre le parc Steinbach  transparent. Au « regard oblique des passants honnêtes » comme chantait Brassens à propos des amoureux sur les bancs publics ? Supprimer l’ombre, la nuit, l’obscur, c’est supprimer la vie. Quand bien même il y aurait de mauvaises fréquentations.

En bonne logique devrait suivre, après la mise en transparence du parc, l’installation dans un premier temps de caméras de surveillance chère à M. Paul Quin en attendant la mise en place de dispositifs de sommations automatiques envers ceux qui traverseraient le parc trop lentement, prélude au contrôle des comportements dans l’espace public. Et des rondes de chiens policiers. Déjà, on ne peut plus se rendre au stade nautique sans être accueilli par des chiens policiers qui vous foutent la trouille tant n’est pas sûr que ceux qui les tiennent en laisse en ont la maîtrise. Quand il en sera de même dans le « grand » centre, il n’y aura plus qu’à rester chez soi.

Lors d’une conférence de presse, Jean Rottner s’est livré à de basses accusations contre le responsable de la Société Godefroy Engelmann, Francis Fricker, à l’initiative de la contestation reprochant au principal animateur de l’association de n’être pas mulhousien, ce qui est d’ailleurs tout à fait inexact. Mais quand bien même il ne serait pas domicilié à Mulhouse son action serait-elle moins légitime ? L’accusation est d’autant plus grotesque que cette municipalité n’est à l’écoute que de ceux qui viennent d’ailleurs.

J’ai cependant interprété la bassesse du procédé utilisé par Jean Rottner comme témoignant d”une attitude défensive. A cela s’ajoute bien sûr que l’on dérape d’autant plus facilement quand on a les chevilles enflées. Suivent dans la foulée, des accusations d’instrumentalisation alors que lui-même tente d’instrumentaliser le Conseil consultatif du patrimoine. Est-il incapable de comprendre l’intérêt de disposer d’associations citoyennes ? Croit-il vraiment que les godillots municipaux vont lui révéler les contradictions qui agitent la cité ?

Tout en jurant fidélité aux décisions prises (ie la transformation du parc Steinbach),  il lâche la phrase suivante : “nous ne toucherons pas au parc lui-même avant d’avoir rouvert le dialogue avec tos ceux qui le souhaitent “.

Ah bon ! Une pause électorale pour le parc Steinbach ?

C’est pourquoi le wagges vous invite à participer au

PIQUE-NIQUE CONVIVIAL, Dimanche 30 juin de 12h à 16h (veillez à apporter ce qu’il faut, il n’y aura rien à acheter sur place) et à parrainer un arbre du Parc Steinbach.

Le wagges a décidé d’être parrain de l’un des arbres. Que pensent les autres blogueurs d’un arbre de la République des blogs mulhousienne ?

 

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