Nous inaugurons une nouvelle rubrique que nous intitulerons A retenir. Nous y placerons des faits et informations qu’il sera utile de ne pas perdre de vue. Elles sont si vite emportées dans le maelstrom des données. Un site Internet tel que nous le concevons sert aussi par le travail d’indexation que nous y faisons à poser des esquisses de repères. L’absence confirmée de pluralisme de l’information dans l’Est de la France – la presse écrite régionale est désormais entièrement aux mains du Crédit Mutuel – ainsi que le caractère assez vulgairement propagandiste des publications des collectivités régionales justifient à elles seules l’existence de blogs citoyens.
Les centrales nucléaires du Rhin supérieur vues par le Conseil général
Dans son édition de Juillet-Août, le magazine du Conseil général du Haut Rhin nous offrait cette vision élargie – transnationale – de notre environnement nucléaire en situant sur une carte les centrales du Rhin Supérieur. A priori plutôt une bonne idée car la question de la sureté nucléaire n’est pas une question nationale comme on le voit bien.
Mais à la lecture…..
Voici le texte de la légende :
13 réacteurs nucléaires sont en fonction dans le Rhin Supérieur dont 5 en Suisse et 6 en Allemagne :
En France :
Fessenheim : 2 réacteurs, mis en service en 1977/78, 900 MW
En Suisse :
Gösgen : mis en service en 1977/78
Beznau 1 : mis en service en 1969 (9 ans plus vieille que Fessenheim), 380 MW
Beznau 2 : mis en service en 1971 (7 ans plus vieille que Fessenheim)
Leibstadt : mis en service en 1984, réacteur plus puissant que Fesssenheim, 1 220 MW
Bern (Mühleberg) : mis en service en 1972, 335 MW
En Allemagne :
Neckarwestheim : 2 réacteurs, mis en service en 1976 et 1989, 840 MW et 1 400 MW
Philippsburg : 2 réacteurs, mis en service en 1980 et 1985, 950 MW et 1 450 MW
Biblis : 2 réacteurs, mis en service en 1975 et 77, 1 300 MW
On souligne bien que nos voisins eux ont des centrales encore plus vieilles ou plus puissantes que la nôtre ! Dans quel but ? Si c’est pour créer la confiance, c’est raté.
Je ne sais pas s’il faut choisir l’angle de l’incompétence ou de l’escroquerie. A l’époque de la rédaction de cet article, les choses étaient claires du côté allemand. Elles restent encore aujourd’hui beaucoup plus floues côté suisse où la décision de principe annoncée laisse finalement la porte grand ouverte à l’industrie nucléaire du futur.
Les réacteurs allemands de la région étaient eux déjà à l’arrêt après la catastrophe de Fukushima et on savait que le gouvernement allemand allait décider de ne pas les remettre en service même si la décision formelle du Parlement n’était pas encore prise.
Les trois centrales allemandes du Rhin supérieur (Biblis, Neckarwestheim, et Philippsburg) sont définitivement fermées. Il est question d’en maintenir une (Biblis B ?) en “réserve” pendant deux années encore. Cette décision est actuellement contestée par le gouvernement du Land de Hesse.
Si l’on se résume, à l’exception du village gaulois de Fessenheim, le processus de dénucléarisation du Rhin supérieur est en marche. Il y a ceux qui sont devant et ceux qui sont à la traîne.