Médaille d’or de la censure aux JO de Londres

La dictature des marques et des sponsors imposée par le comité olympique avec la complicité du gouvernement britannique était complète et indigne de Jeux olympiques. Un modèle de cette dictature néo-libérale qu’on veut nous imposer. Une grand-mère de 81 ans a été inquiétée pour avoir tricoté un pull de poupée destiné à une œuvre caritative et mis en vente pour la modique somme de 1,63 $. Parce qu’il arborait de minuscules anneaux olympiques, l’objet du “délit” a dû être retiré de la vente pour éviter toute poursuite judiciaire !

Dans une chronique, publiée fin juillet sur le Journal du Net, Stéphane Van Gelder, président de l’ICANN, l’organisation qui gère l’attribution des noms de domaine sur Internet, qui rapporte cette histoire a décerné la médaille d’or de la censure aux JO de Londres.

Il expliquait :

« pour organiser les Jeux Olympiques, le CIO a obligé Londres à se plier à des règles drastiques et à signer un contrat lui octroyant les pleins pouvoirs : lois d’exception, police privée, contrôle des médias, fermeture de commerces, tweets et pages Facebook sous contrôle, police du langage et de l’habillement…” Jeux Olympiques” est devenu une expression contrôlée qu’on ne peut utiliser sans accord préalable ni sans avoir payé la redevance imposée. » Cette situation, peu commentée dans les chroniques sportives, est due à l’adoption par l’Angleterre du London Olympic Games and Paralympic Games Act, sorte de loi d’exception qui s’applique pendant les jeux et qui a transféré au Comité olympique et à une autorité ad hoc, l’Olympic Delivery Authority, l’ensemble des missions de sécurité, d’accès aux infrastructures et de protection des intérêts des sponsors.

A lire en entier ici.

Le Comité olympique est mûr pour des jeux en Corée du Nord.

Faut-il dès lors s’étonner que le saccage d’un plateau de télévision fasse partie du spectacle olympique ?

Effacement

Il y avait une fois sur le parvis de la gare

Il n’y a plus sur le parvis de la gare

Qu’y avait-il sur le parvis de la gare ?

 Une œuvre de Tobias Rehberger comme il y en a tout au long de la ligne 1 du tramway au terme d’une commande publique subventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles.

Muullhhoouusse est le titre de ce  faux jumelage météorologique avec trois autres villes. Il y a Millhouse et  Casa Molino, ces deux là ne sont pas faciles à trouver car  il y a autant de Casa Molino que de moulins en Espagne. C’est peut-être pour cela qu’ils n’ont jamais trouvé le branchement. La troisième est Mülhausen, ville allemande de Thuringe qui fut l’un des grands centres de la Guerre des Paysans en 1524/1525 avec Thomas Müntzer,  soulèvement qui a eu lieu, rappelons-le en même temps en Alsace et dans le Sundgau .

 Où sont passé ces trois abris ?

Au Commissariat aux archives ?

Le Commissariat aux archives est en effet, selon Georges Orwell, l’organisme de gestion des effacements, des retouches, des découpes :

« Et cette galerie, avec ses cinquante employés environ, n’était qu’une seule section, un seul élément, en somme, de l’infinie complexité du Commissariat aux Archives. Plus loin, au-dessus, il y avait d’autres essaims de travailleurs engagés dans une multitude inimaginable d’activités.
Il y avait les immenses ateliers d’impression, avec leurs sous éditeurs, leurs experts typographes, leurs studios soigneusement équipés pour le truquage des photographies. Il y avait la section des programmes de télévision, avec ses ingénieurs, ses producteurs, ses équipes d’acteurs spécialement choisis pour leur habileté à imiter les voix. Il y avait les armées d’archivistes dont le travail consistait simplement à dresser les listes des livres et des périodiques qu’il fallait retirer de la circulation. Il y avait les vastes archives où étaient classés les documents corrigés et les fournaises cachées où les copies originales étaient détruites. Et quelque part, absolument anonymes, il y avait les cerveaux directeurs qui coordonnaient tous les efforts et établissaient la ligne politique qui exigeait que tel fragment du passé fût préservé, tel autre falsifié, tel autre encore anéanti. »
George ORWELL, 1984.

Nous venons d’ajouter au Commissariat aux archives la section des œuvres d’art contemporaines effacées de l’espace public.
Cela méritait d’être signalé.