Des légumes aux fruits

VAN BOUCLE Pieter : Nature morte aux fruits, légumes sortant d'un panier renversé et fleurs dans un vase. 17e siècle. Dole, musée des beaux-arts

Au cours de l’année qui s’achève, nous avons chaque mois consacré un légume, sa présentation était accompagnée d’une recette originale créée pour le wagges par Pierre-Marie Théveniaud. Nous avons pensé qu’une boucle faite, nous pourrions passer du légume au fruit. Aussi, chaque mois, à partir d’octobre, vers le milieu du mois, nous évoquerons un fruit. Il sera lui aussi accompagné d’une recette originale de Pierre-Marie, précieux collaborateur du wagges. Nous commencerons par la poire. A propos de poire, visitant l’autre jour les Hospices de Beaune, j’ai appris qu’au Moyen-âge on considérait la poire comme un aliment froid donc peu digeste sauf si elle était accompagnée de vin. Une carafe de vin se trouvait d’ailleurs au chevet de chaque malade. Qui a dit qu’au Moyen-âge on ne savait pas vivre ?
En attendant, vous pourrez pour l’année qui vient préparer votre calendrier de légumes. La série Le légume du mois, figurera dans un page à part, que vous retrouverez à tout moment, sous le bandeau du site. Ci-dessous la liste. En cliquant sur le mois, vous retrouverez le légume et sa recette. Y a-t-il un meilleur moyen de fêter notre centième article ?

Septembre : Les raves / Nostalgie d’une fin d’été
Notre recette :
Suprêmes de pintade sur lit de céleri et au chou rave

Octobre : la pomme de terre
Notre recette :
Petits pâtés de pomme de terre aux herbes, au piment d’Espelette et au paprika

Novembre : Les trompettes de la mort, un nom qui cache la vérité
Notre recette :
Fricassée d’escargots aux trompettes de la mort

Décembre : Le panais retrouvé
Notre recette :
Crème de panais au macis

Janvier : le chou vert
Notre recette :
Cuisse de lapin au chou, jambon de Bayonne et romarin

Février : les carottes, du vieux pour faire du neuf
Notre recette :
Carottes à la fleur d’oranger et à la coriandre

Mars, un coup d’épinards et ça repart ?
Notre recette :
Gnocchis de pomme de terre sur leur lit d’épinards

Avril : le radis, parangon de la racine !
Notre recette 1 :
Asperges à la crème de radis
Notre recette 2 :
Toasts de jambon Serrano avec leur crème de légumes aux fanes de radis

En mai, le navet
Notre recette :
Rosace de magret de canard au poivre de Sichuan, navets au piment d’Espelette

Juin, le mois chéri de la laitue pommée
Notre recette :
Cailles farcies aux cœurs de laitue ou « L’hommage à Babette »

Juillet, le petit pois, un petit prince qui se cache
Notre recette :
Potage pois gingembre et cerfeuil

Août, le fenouil au teint d’anis, citron et thym citron, toute la fraîcheur du plein été
Notre recette :
Rognons d’agneau au basilic et au fenouil

« Masse critique » contre rallye vroum vroum

Alors que la conférence environnementale s’est achevée sans soulever d’enthousiasme (à part celui de Cécile Duflot), faisons un peu la promotion du vélo, avant le débarquement des zombies pétaradants qui font vroum, vroum. Et en attendant de comprendre pourquoi il faut dépenser des millions pour consolider une centrale nucléaire que l’on a décidé de fermer et de savoir comment sera extrait le gaz de schiste. Le président de la République a condamné la fracturation hydraulique mais pas le gaz de schiste en soi. Cette façon d’utiliser certains mots pour faire accroire qu’on en utilise d’autres est de mauvaise méthode.

Et on attendra donc de se réjouir de la nouvelle de fermeture pour la Centrale nucléaire de Fessenheim que la loi soit votée. Il vaut mieux d’ici là ne pas baisser les bras car de puissants lobbies n’ont pas renoncé et restent à l’œuvre comme en témoigne la touchante sollicitude des directeurs de centrales nucléaires envers leurs salariés. On peut noter également que, dans le discours de François Hollande, la fermeture de Fessenheim va de pair avec la promotion du nucléaire. Il semblerait qu’il y ait probablement un malentendu sur le sens même de l’expression transition énergétique.

Demain, c’est PARK(ing) DAY

PARK(ing) DAY est un événement mondial ouvert à tous qui a lieu, le 3e week-end de septembre, durant lequel citoyens, artistes et activistes collaborent pour transformer temporairement des places de parking payantes en espaces végétalisés et conviviaux.
Mulhouse est pour la première fois modestement de la partie. Le jour, un vendredi, n’est pas forcément le mieux choisi, ça fait un peu bobo privilégié. A propos de bobo, l’autre jour quelqu’un m’a traité d’écolo bobo. Mais je me suis dit : venant d’un coco rétro… . Les informations sur le park(ing)day sont difficiles à obtenir à moins, peut-être, qu’il faille pour cela vendre son âme à Facebook, à quoi je me refuse. Néanmoins, j’aime bien ce genre d’initiatives, je l’ai déjà dit, de réappropriation citoyenne de l’espace public.
Rendez-vous donc vendredi 21 septembre, place Franklin de 14 à 16h.
Vous pourrez vous aussi apporter du thé, si le cœur vous en dit ! du thé, des verres/gobelets, et des chaises pliantes. Et relayer l’info

Opération « Masse critique » contre Rallye de France

Alors que la semaine de la mobilité douce n’est pas terminée (le 22 septembre), on voit déjà fleurir la propagande pour le Rallye vroum vroum magnifiquement sponsorisé par Total, Crédit Mutuel , RedBull et Play Station et soutenu par des aides publiques de plus d’un million d’euros. 404 km de courses dans toute l’Alsace entre le jeudi 4 octobre et le dimanche 7 octobre. Une spéciale, pardon une super spéciale, se déroulera à Mulhouse comme l’année dernière autour du Palais des sports, le vendredi 5 octobre 2012. Subvention municipale 100.000 euros sans compter les autres coûts pour la mobilisation des services de la Ville. Non seulement ces gens sont largement sponsorisés mais ils détournent de la collectivité de l’argent qui serait bien plus utile ailleurs. Et pour un piètre résultat. Le passage de projectiles publicitaires plus ou moins colorés atteint tout de même au non-spectacle par excellence, encore plus pour ceux – les plus nombreux – qui, massés derrière des grillages, n’ont pas le privilège de le voir du haut d’un hélicoptère ou depuis une tribune. Le rallye devient alors le spectacle de ceux qui vont voir un spectacle qui n’en est pas un. On souligne peu un autre paradoxe : lancer des bolides à vitesse maximale dans un quartier dont la vocation est d’être une zone à 30 km/h. On note aussi que des subventions publiques sont accordées pour que le rallye fasse une assez choquante promotion …du bénévolat pour la manutention, la logistique, l’accueil, la sécurité (sic), l’intendance. Pour finir, je renvoie au texte que nous publiions l’an dernier Du rallye comme propédeutique à la vulgarité qui se concluait en ces termes :

« Que le rallye entraîne des nuisances environnementales, que les dépenses qu’il entraîne constituent en ces temps de crise financière un scandaleux mésusage de l’argent public est chose entendue ; encore faut-il souligner les nuisances sociétales et mentales induites par de tels spectacles. En promouvant une manifestation barbare, en donnant pour exemple à notre jeunesse un champion tous azimuts de l’expatriation fiscale, c’est une pédagogie négative que pratiquent nos élus, une propédeutique à la bêtise, à la vulgarité et à l’incivisme dont ils feindront ultérieurement de déplorer les trop prévisibles conséquences».

Aussi pour manifester l’opposition au rallye de France et pour demander plus de mobilité douce, une manifestation dite « masse critique » est organisée samedi 29 septembre à 15h devant la gare de Mulhouse. A pied, à vélo, en roller, en tram ou en train, il s’agit d’atteindre la « masse critique » dans ce nœud de l’intermodalité. Cette action s’inscrit dans les actions du collectif ras-le rallye avec d’autres associations de Mulhouse et du Haut-Rhin. Ce terme de « masse critique » qui dans son acception sociale désigne une manif à vélo est finalement assez intéressante. On pourrait l’étendre aux autres domaines évoqués en utilisant l’épithète critique au sens de suffisant pour. Il s’agit à chaque fois d’être suffisamment nombreux pour passer les feux rouges.

Michel Serres / Bernard Stiegler : « Pourquoi nous n’apprendrons plus comme avant. »

Pour ne pas rentrer idiot, on peut voir le dialogue qui s’est déroulé à l’Académie française, sous l’égide de Philosophie magazine, entre Michel Serres et Bernard Stiegler dont l’intitulé est repris en titre de cette chronique. Le lien vers l’intégrale de l’entretien se trouve à la fin du texte. Le questionnement des deux philosophes ne peut pas ne pas entrer en résonance avec le quotidien de tout enseignant qui refuse de se vivre comme un OS de l’Education Nationale. Continuer la lecture