Effacement

Il y avait une fois sur le parvis de la gare

Il n’y a plus sur le parvis de la gare

Qu’y avait-il sur le parvis de la gare ?

 Une œuvre de Tobias Rehberger comme il y en a tout au long de la ligne 1 du tramway au terme d’une commande publique subventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles.

Muullhhoouusse est le titre de ce  faux jumelage météorologique avec trois autres villes. Il y a Millhouse et  Casa Molino, ces deux là ne sont pas faciles à trouver car  il y a autant de Casa Molino que de moulins en Espagne. C’est peut-être pour cela qu’ils n’ont jamais trouvé le branchement. La troisième est Mülhausen, ville allemande de Thuringe qui fut l’un des grands centres de la Guerre des Paysans en 1524/1525 avec Thomas Müntzer,  soulèvement qui a eu lieu, rappelons-le en même temps en Alsace et dans le Sundgau .

 Où sont passé ces trois abris ?

Au Commissariat aux archives ?

Le Commissariat aux archives est en effet, selon Georges Orwell, l’organisme de gestion des effacements, des retouches, des découpes :

« Et cette galerie, avec ses cinquante employés environ, n’était qu’une seule section, un seul élément, en somme, de l’infinie complexité du Commissariat aux Archives. Plus loin, au-dessus, il y avait d’autres essaims de travailleurs engagés dans une multitude inimaginable d’activités.
Il y avait les immenses ateliers d’impression, avec leurs sous éditeurs, leurs experts typographes, leurs studios soigneusement équipés pour le truquage des photographies. Il y avait la section des programmes de télévision, avec ses ingénieurs, ses producteurs, ses équipes d’acteurs spécialement choisis pour leur habileté à imiter les voix. Il y avait les armées d’archivistes dont le travail consistait simplement à dresser les listes des livres et des périodiques qu’il fallait retirer de la circulation. Il y avait les vastes archives où étaient classés les documents corrigés et les fournaises cachées où les copies originales étaient détruites. Et quelque part, absolument anonymes, il y avait les cerveaux directeurs qui coordonnaient tous les efforts et établissaient la ligne politique qui exigeait que tel fragment du passé fût préservé, tel autre falsifié, tel autre encore anéanti. »
George ORWELL, 1984.

Nous venons d’ajouter au Commissariat aux archives la section des œuvres d’art contemporaines effacées de l’espace public.
Cela méritait d’être signalé.

Vous prendrez ben un peu d’rilance ?

Bon voilà, c’est fait. Ouf !
Si l’on en croit l’ineffable Jean Marie Bockel, la France a perdu un grand humaniste resté incompris des électeurs qui ne s’en étaient pas aperçu. S’il n’avait tenu qu’à l’Alsace, on l’aurait retenu avec force.
Par peur des rouges !
Lors de l’élection de François Mitterrand en 1981, certains, en Alsace, avait fait des stocks de provision. Au cas où …
Au cas où les chars russes passeraient le Rhin. En plus avec des ministres communistes au gouvernement.
Aujourd’hui, de quoi ont peur les Alsaciens ?
Probablement d’abord de leur propre ombre.
Le scrutin à peine clôt, voici que l’Europe réapparaît.
Enfin, le monde existe à  nouveau. On avait oublié jusqu’à son existence.
Pendant des mois, on a fait semblant que nous pourrions régler dans l’hexagone nos problèmes hexagonaux.
Être de gauche disait Gilles Deleuze c’est d’abord savoir que le monde est là.
Véritable tour de force, nous avons vécu des mois et des mois de campagne sans que soient abordées les grandes questions du changement d’époque que nous vivons. Des mois et des mois sans que les ressources de leur solution qui gisent dans la connaissance, la culture, la formation ne soient vraiment au cœur des débats.
Ce que l’on appelle les « marchés » ont des exigences contradictoires.
Ils voudraient bien et la rigueur et de la croissance.
L’ancienne ministre de l’économie et actuelle directrice du FMI, Christine Lagarde avait utilisé pour désigner ce cocktail le terme de « rilance » contraction de rigueur et relance.
L’avantage d’un cocktail tient à la possibilité de le doser. Deux tiers de rigueur ou un peu plus, une autre fois un peu moins avec un chouïa ou un peu plus peut-être de relance.
Mais tout cela reste dans le cadre du système tel qu’il ne fonctionne plus et qu’on ne pourra pas longtemps se contenter de le corriger à la marge. François Mitterrand avait tenu deux années. Sous sa présidence ensuite les inégalités s’étaient fortement creusées, le chômage lourdement accentué.
Vous prendrez ben un peu d’rilance ?

Les enfants fêtent aussi le “vrai travail” !

Vacances heureuses, vacances studieuses !
Mais ne nous y trompons pas : le prétexte d’aider les élèves les plus défavorisés recouvre bel et bien une idéologie et un fonctionnement social (hyperactivité et obligation de performance) mis largement en place depuis de nombreuses années et qui prend un relief tout particulier face aux enjeux de l’élection en cours. Continuer la lecture