La dictature politique des marchés financiers

On peut se réjouir de la disparition d’un pitre sur la scène politique italienne et européenne  – restera cependant  à nous expliquer pourquoi il  a été élu et réélu peut-être par certains de ceux-là mêmes qui aujourd’hui explosent de joie. Il n’est pas sûr cependant qu’il faille se réjouir tant que cela. Il y a même tout lieu de s’indigner car il ne faut pas se leurrer. La décision n’est pas celle du peuple italien. Elle est celle des marchés financiers.  En Italie, c’est carrément un homme de la banque Goldman Sachs – qui a conduit la Grèce là ou elle est – qui remplace Berlusconi, en Grèce c’est un ancien de la Banque centrale européenne.
Tout le pouvoir aux banques ?
On retiendra pour la suite – en attendant la révolte annoncée –  cette étonnante déclaration de Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers sur la dictature des marchés financiers.

A la question du Journal du Dimanche :

Dans le cas de l’Italie, les marchés ont fait de la politique. Ils ont eu la tête de Silvio Berlusconi

Jean-Pierre Jouyet répond :

Ils ont fait pression sur le jeu démocratique. C’est le troisième gouvernement qui saute à leur initiative pour cause de dette excessive. Aux appréciations quantitatives qu’ils sont amenés à faire pour évaluer la capacité d’un État à rembourser ses dettes sont venus s’ajouter des jugements qualitatifs. Pour les marchés, Silvio Berlusconi n’était plus l’homme de la situation et l’envolée des taux d’intérêt de la dette italienne a été leur bulletin de vote. Nicolas Sarkozy, à l’inverse, est plutôt bien noté pour le moment [on notera cet admirable pour le moment !]. Mais à terme, les citoyens se révolteront contre cette dictature de fait. Notons au passage que la Grèce a nommé Premier ministre un banquier central et que l’Italie s’apprête à désigner un ancien commissaire européen et homme de Goldman Sachs…

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